BERLIN, 8 juillet (Xinhua) -- Le secrétaire d'État aux affaires européennes au sein du ministère allemand des Affaires étrangères, Michael Roth, a déclaré lundi sur la chaîne de télévision publique ARD qu'il ne croyait pas dans une solution au niveau européen pour les réfugiés secourus en mer.
"J'ai abandonné l'espoir que l'Union européenne (UE) toute entière puisse parvenir à un accord sur un mécanisme de distribution adapté", a dit M. Roth.
"Toutefois, nous travaillons depuis des mois pour veiller à former une coalition des États qui souhaitent recevoir des réfugiés", a ajouté le responsable.
La questions centrale dans l'affaire des réfugiés serait d'offrir un port d'accueil, ce dont l'Allemagne ne dispose pas, a observé M. Roth, ajoutant que "cela signifie que des pays comme l'Italie, Malte ou d'autres sont très demandés".
"Nous ne devons pas laisser de pays seul avec ses réfugiés", car cela a déjà provoqué des déceptions en Italie et en Grèce, a poursuivi M. Roth, soulignant que l'Allemagne devait diriger par l'exemple et accepter les réfugiés.
Par ailleurs, le ministère allemand de l'Intérieur, dirigé par Horst Seehofer, du parti CSU, continue de travailler sur une solution européenne pour les réfugiés qui traversent la Méditerranée.
"Nous continuons d'appeler intensément à un mécanisme de distribution afin que les navires puissent immédiatement se diriger vers le port sûr le plus proche", a indiqué lundi le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Ces derniers mois, plusieurs pays d'Europe sont entrés en litiges diplomatiques sur la question des migrants secourus en mer.
Ces litiges sont liés aux règles de l'accord dit de Dublin qui prévoit que le premier pays de l'UE atteint par un réfugié ait la responsabilité de ce réfugié.
L'UE n'est pas parvenue depuis des années à s'accorder sur des quotas contraignants sur la répartition des réfugiés entre les pays membres car plusieurs États se sont opposés rigoureusement à une telle redistribution.
Dimanche, M. Seehofer a salué le fait que Malte a autorisé 123 réfugiés secourus en Méditerranée à débarquer.
"À la demande de Malte, 94 de ces personnes doivent être réparties dans d'autres États membres. Dans un esprit de solidarité européenne, j'ai proposé d'y participer en acceptant jusqu'à 40 personnes", a dit M. Seehofer.
Bien qu'il se dise "satisfait qu'il ait été possible de débarquer rapidement" le navire à Malte, M. Seehofer a estimé qu'un "mécanisme viable et qui fonctionne" au niveau de l'UE était nécessaire pour faire face plus rapidement à ces cas.
