Bilan 2015 : l'économie chinoise continue de tirer la croissance mondiale

Publié le 2015-12-22 à 16:18 | french.xinhuanet.com

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Kobe Bryant

BEIJING, 22 décembre (Xinhua) -- Dans un climat mondial marqué par un difficile retour à la croissance et l'aggravation de la situation dans certains marchés émergents, l'économie chinoise est restée en 2015 un solide moteur pour l'économie de la planète.

Bien que l'économie chinoise soit entrée dans une phase de "nouvelle norme" de croissance, à la fois plus solide et moins rapide, elle continue de créer des opportunités de développement pour le reste du monde.

Lors du sommet du G20 qui s'est tenu en novembre dernier en Turquie, le président chinois Xi Jinping a estimé qu'en dépit d'un récent ralentissement, la Chine n'en a pas moins contribué à 30% de la croissance économique mondiale, ce qui signifie que son pays est toujours une puissance économique mondiale.

Selon les prévisions, la deuxième économie de la planète devrait connaître une croissance d'environ 7% en 2015 et continuera de contribuer à hauteur de 30% de la croissance mondiale, a-t-il ajouté.

Cette confiance se nourrit de sa détermination et de sa volonté d'approfondir les réformes, de renforcer le dynamisme économique endogène et ses orientations politiques visant à bâtir une "société raisonnablement prospère" et doubler d'ici 2020 son PIB et son revenu par habitant par rapport aux niveaux de 2010.

UNE "NOUVELLE NORME" RAISONNABLE ET BENEFIQUE

Comme dans d'autres économies, le cycle de développement de l'économie chinoise connaît différentes phases. A l'aide de réformes complexes, elle passe ainsi d'industries lourdes et manufacturières polluantes à une économie basée sur la consommation et les services.

Le résultat naturel de cette transition est une croissance équilibrée et durable, bien que moins soutenue.

"Les changements sont rationnels et nécessaires. Il s'agit là d'une solution prompte dans un contexte qui voit le monde se remettre tout juste d'une crise et procéder à des restructurations et un processus de reprise depuis 2013", analyse Can Van Luc, vice-président exécutif de la Banque d'investissement et de développement du Vietnam (BIDV).

Steven Barnett, ancien chef de la division Chine au sein du Département Asie-Pacifique du Fonds monétaire international (FMI), pense que la "nouvelle norme" de l'économie chinoise est bonne à la fois pour la Chine et pour le monde.

"Même avec un taux de croissance de 6%, la contribution chinoise à l'économie mondiale serait à peu près similaire à ce qu'elle a été auparavant", selon lui.

Pour Charles Collyns, directeur général et économiste en chef de l'Institut international de la finance (IIF) à Washington, "ça sera bien mieux pour la Chine d'avoir une croissance du PIB moins forte et de faire en même temps des progrès dans la gestion des problèmes de transition vers une économie de marché moins dépendante au crédit".

"La question-clé est de s'assurer que la Chine s'implique pleinement sur le plan international. C'est pourquoi je pense qu'inclure la monnaie chinoise dans le panier des droits de tirage spéciaux (DTS) constitue un pas important parce que cela montre clairement que la Chine fait partie de l'architecture financière internationale", estime M. Collyns.

Alberto Ades, co-directeur des recherches économiques à Merrill Lynch (New York), pense qu'"au moment où l'économie chinoise ralentit, l'éventail de ses activités économiques évolue : le secteur manufacturier et la construction ralentissent, tandis que le secteur des services se porte bien".

"C'est important pour la Chine, mais aussi pour les pays qui commercent avec elle", poursuit-il. "Les bénéficiaires de ce cycle chinois renouvelé seront les Etats-Unis, les pays de l'Union européenne et de l'Asie".

M. Luc note ainsi que, "en dépit du ralentissement de la croissance économique chinoise, les relations commerciales sino-vietnamiennes se sont maintenues à un bon rythme ces deux dernières années".

La coopération sino-africaine est également exemplaire d'une situation pouvant être mutuellement bénéfique.

En vertu de la "nouvelle norme", la Chine donne la priorité au secteur manufacturier dans le cadre de sa coopération industrielle avec le continent. Elle l'aide ainsi à briser son héritage colonial, qui en a fait un exportateur net de matières premières, pour devenir un exportateur de services et de produits finis.

Le gouvernement chinois a également mis sur pied quelque 900 programmes d'aide en Afrique, allant de l'agriculture à l'éducation en passant par la santé et d'autres domaines, offrant des formations à plus de 30.000 personnes depuis 2012.

DE NOUVEAUX EFFORTS POUR UN DEVELOPPEMENT COMMUN

Alors que l'économie mondiale s'efforce de se redresser, la Chine a vigoureusement travaillé pour relever les défis en proposant et en promouvant de nouvelles initiatives.

Ces propositions ont donné une nouvelle impulsion à l'économie mondiale. Les plus remarquables sont l'initiative "La Ceinture et la Route" (la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route de la soie maritime du XXIe siècle), la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) et la Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS, qui regroupe le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.

L'Initiative "La Ceinture et la Route", présentée par le président chinois Xi Jinping lors de ses visites à l'étranger en 2013 dans le but de relier économiquement les pays asiatiques, européens et africains, a reçu un accueil chaleureux, avec la participation active de plus de 60 pays et organisations internationales.

"C'est une initiative très importante", estime Pieter Bottelier, professeur associé d'études chinoises à l'Ecole des hautes études internationales de l'Université Johns Hopkins.

"Vous fournissez d'abord les infrastructures et le développement viendra par la suite. Faute d'infrastructures, aucun développement durable n'est possible", dit-il, ajoutant que la Chine dispose d'énormes capitaux et "de beaucoup d'expérience dans la construction d'infrastructures, pas seulement des routes et des ponts, mais aussi des équipements, en particulier les trains, classiques et à grande vitesse".

M. Xi a déclaré lors du sommet de l'APEC tenu en novembre dernier aux Philippines que "grâce à la mise en œuvre de l'initiative 'La Ceinture et la Route', nous nous acheminons vers une coopération encore plus large, plus profonde et plus sophistiquée au niveau régional, et nous encouragerons ensemble un cadre régional ouvert, inclusif et caractérisé par une coopération équilibrée et mutuellement bénéfique".

Pour M. Collyns, "il est tout à fait approprié que la Chine accroisse son rôle en tant qu'apporteur de capital dans des domaines-clés".

"Accroître les investissements dans les infrastructures en Asie est un objectif très important. Cela profitera non seulement à la Chine, mais également aux pays voisins qui ont besoin de davantage d'investissements dans les infrastructures pour être en mesure de se développer", explique-t-il.

Pour soutenir son initiative, la Chine a lancé le Fonds de la Route de la Soie et travaille activement au lancement de la BAII.

Depuis sa création en décembre 2014, le Fonds de la Route de la Soie, doté de 40 milliards de dollars, a investi dans une série de projets tels qu'une centrale hydroélectrique au Pakistan et l'acquisition du fabricant de pneus italien Pirelli par ChemChina.

La BAII, qui vise à aider à financer la construction d'infrastructures dans les pays asiatiques, a attiré la participation de plus de 50 pays, dont certains pays industrialisés tels que le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, et va commencer à être opérationnelle en janvier 2016.

"La BAII est une très bonne initiative. Je crois que les Etats-Unis ont commis une grosse erreur en restant en dehors de l'institution. Je suis convaincu qu'elle pourra devenir un instrument multilatéral très précieux pour le développement", analyse M. Bottelier.

DES PERSPECTIVES OPTIMISTES

A court terme, la Chine continuera de soutenir l'économie mondiale, alors que "les Etats-Unis, le Japon et l'Europe sont tous à court de munitions", juge Xie Dongming, analyste de la banque singapourienne OCBC, se référant au fait que ces pays ont soit des taux d'intérêt nuls, soit ont adopté des politiques d'assouplissement quantitatif.

L'économiste vietnamien Can Van Luc pense que la Chine dispose de ressources solides avec d'abondantes réserves de change, un déficit budgétaire modeste et une dette publique faible. "Ainsi, la Chine a des marges de manœuvre pour baisser ses taux d'intérêt ou réduire les réserves obligatoires" déposées auprès de sa banque centrale, dit-il.

En outre, la Chine, qui est déterminée à changer son modèle de croissance économique en cherchant un développement innovant, coordonné, écologique, ouvert et partagé, devrait parvenir à un développement durable et à une croissance équilibrée, ce qui est dans l'intérêt du monde entier.

Le 13e Plan quinquennal de la Chine, un programme de développement pour la période 2016-2020, répertorie clairement l'innovation comme force motrice d'une croissance qui se concentrera désormais sur la qualité et l'efficacité.

Pour Charles Collyns, "un taux de croissance autour de 5 à 6% ces cinq prochaines années est tout à fait réalisable" et "sera compatible avec l'objectif de créer des emplois pour les travailleurs chinois et de protéger l'environnement avec davantage de ressources naturelles durables".

"La Chine va encore se développer très vite par rapport au reste de l'économie mondiale", prédit-il.

Pour Gu Qingyang, professeur agrégé à l'Université nationale de Singapour, le discours de M. Xi au sommet de l'APEC a démontré la détermination de la Chine à s'ouvrir davantage, ce qui lui permettra de renforcer son rôle de locomotive de l'économie mondiale.

M. Xi a notamment indiqué que la Chine entendait bâtir une économie encore plus ouverte et qu'elle s'engageait à promouvoir le régionalisme et la coordination des politiques avec les pays de la région et au-delà.

"La prospérité de la Chine est importante pour l'économie mondiale", résume Robert Hormats, vice-président du cabinet-conseil Kissinger Associates. "Avoir une économie chinoise plus axée sur le marché ne peut être que positif pour les perspectives mondiales".

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