La BAII coopérera avec les institutions multilatérales existantes (SYNTHESE)

Publié le 2015-04-18 à 20:46 | french.xinhuanet.com

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WASHINGTON, 17 avril (Xinhua) -- La Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII) coopérera avec les institutions multilatérales existantes telles que la Banque mondiale (BM) et la Banque asiatique de développement (BAD), a annoncé vendredi le vice-ministre chinois des Finances Zhu Guangyao.

"Cette banque porte uniquement sur les infrastructures. Son but ne pourra plus jamais être changé", a déclaré M. Zhu au sujet de la nouvelle institution multilatérale proposée par la Chine au Conseil de l'Atlantique, un think tank basé à Washington, en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Il y a un "véritable manque" d'investissement dans les infrastructures en Asie, a indiqué M. Zhu, soulignant que l'Inde et d'autres pays asiatiques faisaient actuellement face au même problème de déficit d'infrastructures.

Avec un capital initial de 50 milliards de dollars et un capital autorisé estimé à 100 milliards de dollars, la Chine est consciente que cette banque et ses membres ne pourront pas combler tout seuls le manque d'investissements, a indiqué M. Zhu.

La BAII entend jouer un rôle complémentaire aux côtés des banques multilatérales de développement existantes et la Chine invite la BM et la BAD à accroître les investissements dans les infrastructures, a fait savoir M. Zhu.

Pour leur part, les directeurs de la Banque mondiale et du FMI ont également indiqué jeudi que les deux organisations souhaitaient renforcer la coopération avec la BAII pour exploiter l'énorme potentiel de la région.

"Les besoins en infrastructures dans le monde en développement sont énormes [...] Nous espérons vivement que nous continuerons à coopérer étroitement", a déclaré le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim lors d'une conférence de presse.

Les besoins d'investissement dans les infrastructures nationales des pays asiatiques sont estimées à 8000 milliards de dollars au total entre 2010 et 2020, selon la BAD.

Les représentants des futurs 57 Etats fondateurs de la BAII, dont la liste a été finalisée mercredi, se rassembleront fin avril à Beijing pour discuter du mandat de la banque, a précisé M. Zhu.

La banque doit mener ses activités dans le respect de la primauté du droit, a souligné M. Zhu. Les négociations sur le mandat de la banque devraient s'achever d'ici deux ou trois mois.

"Nous nous entendons sur des normes de grande qualité et nous recueillerons lors des négociations des points de vue qui seront reflétés dans le document juridique officiel", a-t-il indiqué.

M. Zhu a noté que le conseil de la BAII discuterait en détail de l'orientation politique pour l'évaluation de projets avec les équipes de direction de la banque et que la banque pourrait s'inspirer de l'expérience de la Banque mondiale et de la BAD.

M. Zhu a également réaffirmé le soutien de la Chine à l'ordre financier mondial actuel créé par la Banque mondiale et le FMI en tant qu'institutions de Bretton Woods et a noté que la Chine était un membre clé de ces deux institutions.

Le rôle de la Chine dans le système financier international actuel est constructif et "apporte des contributions", a-t-il souligné.

"Nous voulons progresser. Nous voulons améliorer la capacité du système actuel, et non le renverser", a-t-il affirmé.

M. Zhu a vivement appelé le Congrès américain à approuver dans les plus brefs délais l'adoption de la réforme de la gouvernance et des quotas du FMI reportée depuis 2010 qui vise à donner un rôle plus important aux économies de marché émergentes dans la structure économique mondiale.

"Cela fait cinq ans, c'est trop long, cela a été retardé trop longtemps. Cela a nui à la réputation du FMI, à celle du G20 et aussi à l'image des Etats-Unis", a-t-il souligné.

Vendredi, les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G20 ont indiqué qu'ils étaient "profondément déçus" par le report constant de la réforme de la gouvernance et des quotas du FMI.

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