La directrice générale du FMI Christine Lagarde (Xinhua/Bao Dandan)
WASHINGTON, 16 avril (Xinhua) -- Les chefs de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) ont fait part jeudi de la volonté des deux organisations de renforcer leur coopération avec la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII) afin de libérer l'immense potentiel de la région.
"Les besoins en infrastructures dans les pays en développement sont énormes. Ils sont énormes en Asie pour la BAII. Ce que nous espérons pleinement, c'est de continuer à collaborer étroitement", a affirmé le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim lors d'une conférence de presse accordée avant la réunion de printemps commune BM-FMI.
Il a fait remarquer que la Banque mondiale avait beaucoup plus d'expertise technique que la BAII à l'heure actuelle et qu'elle avait toutes les raisons de préparer des projets en collaboration avec la BAII.
"Actuellement, nous attendons encore de voir ce que va faire exactement la BAII", a-t-il ajouté.
De son côté, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a indiqué à la presse jeudi que la proposition d'une institution entièrement dédiée aux infrastructures à un niveau régional lui semblait attrayante.
C'est une organisation régionale appréciée avec laquelle le FMI a certainement l'intention de coopérer, a-t-elle souligné.
La BAII proposée par la Chine vise à financer les projets d'infrastructure en Asie. Le ministère chinois des Finances a déclaré mercredi que le nombre de membres fondateurs potentiels de la BAII a atteint 57 pays répartis sur cinq continents. Les préparatifs en vue de l'établissement de la BAII s'accélèrent avec des négociations intensives en vue. Alors que la signature d'une charte est prévue pour la fin juin, la BAII sera lancée d'ici la fin de l'année.
Les économies émergentes envisagent de créer elles-mêmes des institutions multilatérales, déplorant de plus en plus l'inaction des institutions internationales existantes dans l'application de la réforme en vue de refléter l'influence croissante et sous-représentée des pays en développement.
Pour ce faire, le FMI a été appelé à leur transférer 6% de la quote-part en 2010. Mais cette réforme est suspendue depuis cinq ans par le Congrès des Etats-Unis, qui détient un droit de veto.
"Je comprends parfaitement pourquoi certains autres pays sont frustrés et impatients de voir la mise en oeuvre de cette réforme", a affirmé Mme Lagarde, appelant les Etats-Unis à ratifier le plan de réforme de la quote-part présenté par le FMI en 2010 afin d'assurer la représentativité du prêteur international.
Le FMI envisage d'adopter un programme provisoire cette année, le passage final de la réforme restant distant.
Mme Lagarde a indiqué jeudi que le FMI saluait le fait que les économies émergentes lanceraient une institution multilatérale et M. Kim a félicité la Chine pour "la prise d'une mesure aussi audacieuse dans la direction du multilatéralisme".
Lors de la rencontre de printemps prévue du 17 au 19 avril à Washington, les gouverneurs des banques centrales, les ministres des Finances et les experts présents discuteront des grandes questions économiques mondiales et des actions politiques à mener.