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Charme et mœurs du vieux Beijing (III)

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2016-07-13 à 10:22


(Source: la maison d'édition Foreign language teaching and research press)

Les activités de loisir à Beijing

Les activités de loisir des habitants de Beijing portent la marque de la capitale historique. Ses goûts raffinés, sa modération et l’aisance qui y règne étaient devenus les caractéristiques du style de vie à Beijing.

Dans le langage pékinois, le mot loisir signifie « distraction » ou encore « amusement ». Un écrivain contemporain, Chen Jiangong, explique que les Pékinois ont le don de trouver du plaisir dans les choses les plus simples. Posséder un bel oiseau est en soi un plaisir, tout comme faire voler un cerf- volant, et on peut aussi trouver une grande satisfaction à boire un verre en grignotant une petite gousse d’ail. Les amateurs d’opéra de Pékin se délectent à écouter les artistes ou à tenter eux-mêmes une performance vocale.

Boire un verre ou une tasse de thé est ce que les gens font le plus souvent pendant leur temps de repos.

Autrefois, il y avait beaucoup de maisons de thé à Pékin qui recevaient des clients de toutes catégories sociales. On y trouvait des journalistes, des écrivains, des chanteurs folkloriques, des joueurs de go ou d’échec, des professeurs, des étudiants ou des maîtres d’ouvrage qui venaient là pour trouver du travail. Ceux qui promenaient leurs oiseaux aimaient y faire une pause ; ils accrochaient leurs cages à oiseaux au plafond ou les posaient sur la table et buvaient leur tasse de thé tout en admirant leurs volatiles, se réjouissant de les entendre remplir la salle de leurs chants. Une maison de thé était un lieu de rencontres et de contacts, une petite société où se jouaient quotidiennement comédies et tragédies, au gré des bonheurs et des malheurs des gens, mais aussi des péripéties de l’histoire. Lao She, célèbre écrivain pékinois, l’a parfaitement illustré dans sa célèbre pièce de théâtre, La Maison de thé, devenue depuis une pièce du répertoire classique.

Les restaurants étaient également légion. Les plus grands se regroupaient dans les quartiers d’affaires huppés et les plus modestes se trouvaient au coin de toutes les ruelles. Au comptoir de ceux-ci, on offrait un nombre incalculable de petits plats apéritifs comme cacahouètes cuites aux cinq parfums, doufu fumé, salade de soja aux feuilles d’ailante, œufs aux « fleurs de sapin » , poisson fumé, beignets de crevettes… Dans la salle, de grandes jarres d’alcool au couvercle de bois peint en rouge servaient de table, d’où le nom de « grandes jarres » pour ce genre de restaurants.

Les activités de loisir, outre les maisons de thé et les restaurants, étaient très variées à Beijing. L’élevage d’oiseaux, de poissons rouges, de grillons et de cricris, la collection de cerfs-volants, de porcelaines, de bonzaïs, de figurines en argile ou en pâte à sel, mais aussi l’apprentissage des cris des marchands ambulants constituaient aussi bien d’autres passions. Les gens du peuple cherchaient ainsi par tous les moyens à rompre avec la monotonie de leur vie quotidienne.

À Beijing, beaucoup de foyers aimaient avoir chez eux des poissons rouges. Cette tradition date des dynasties des Jin et des Yuan. Les habitants des quartiers populaires installèrent alors dans leur cour un grand aquarium en terre cuite qui, depuis lors, fit partie du paysage traditionnel de l’habitation pékinoise au même titre que le grenadier.

Les pigeons étaient aussi une grande passion de beaucoup de gens à Beijing, dont le plus grand plaisir était de faire voler leurs pigeons. Certains attachaient à la queue des volatiles un sifflet très sophistiqué qu’ils confectionnaient eux- mêmes, afin d’en entendre le sifflement dans l’air pendant le vol des pigeons. Selon le spécialiste du folklore pékinois Wang Shixiang, le vol sifflant des pigeons est devenu l’un des symboles de Beijing : « À Beijing, dans la brise du printemps doux et ensoleillé comme sous la grande chaleur de l’été, dans le ciel limpide d’automne comme dans la neige et le froid rigoureux de l’hiver, on entend en toute saison les vols sifflants des pigeons. Ils retentissent dans l’air tantôt hauts, tantôt bas, tantôt proches, tantôt lointains, tantôt longs et tantôt brefs, ils s’approchent et s’éloignent, composant une musique merveilleuse, nous délectant comme d’un son venu du paradis. » « Le vol sifflant des pigeons fait partie du charme à Beijing. Combien de fois vient-il réveiller les habitants de la ville, attirant leurs regards vers le ciel immense et dégagé et procurant aux petits et aux grands une joie indescriptible. » C’est un des charmes de cette ville.

Les temps changent et les loisirs des gens de Beijing évoluent. Depuis la fin du siècle dernier, des lieux de distraction modernes ont fait leur apparition : les bars de Sanlitun dans le quartier des ambassades, les bars au bord du lac Shishahai et la rue gastronomique Guijie près de Dongzhimen, pour n’en citer que quelques uns. Les habitants du quartier Shishahai aimaient se retrouver le soir, en été, pour prendre le frais sur les rives du lac. Jusqu’à la fin des années 1980, c’était un endroit très calme, peu de gens s’attendaient alors à ce qu’il devienne, quelques années plus tard, un lieu « branché ». Aujourd’hui, les berges du lac sont envahies de bars, de snacks, de fast-food, de galeries d’art et de salons de thé à la mode qui portent des noms fataisistes : Baie de la Sérénité limpide, Chalet de Yuelu, Route ancienne du Thé et des Chevaux, Lotus bleu, Sex and City, À droite et à gauche, Guitare’s bar, Goutte d’eau de mer, Nuage flottant, Au bord de l’eau, À l’écoute de la lune, Thé du printemps, Beau temps du sept juillet, Bonjour bar… Ces noms qui, mis ensemble, forment une suite poétique donnent un aperçu des mœurs populaires du quartier d’aujourd’hui et des nouvelles attractions du Beijing actuel.

Un spécialiste de la capitale chinoise a dit : Beijing appartient à la fois au passé, au présent et au futur. Beijing est une ville éternelle.

(Source: Introductuion à la culture chinoise de la maison d'édition Foreign language teaching and research press) (Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation.)

 

 
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Charme et mœurs du vieux Beijing (III)

French.xinhuanet.com | Publié le 2016-07-13 à 10:22


(Source: la maison d'édition Foreign language teaching and research press)

Les activités de loisir à Beijing

Les activités de loisir des habitants de Beijing portent la marque de la capitale historique. Ses goûts raffinés, sa modération et l’aisance qui y règne étaient devenus les caractéristiques du style de vie à Beijing.

Dans le langage pékinois, le mot loisir signifie « distraction » ou encore « amusement ». Un écrivain contemporain, Chen Jiangong, explique que les Pékinois ont le don de trouver du plaisir dans les choses les plus simples. Posséder un bel oiseau est en soi un plaisir, tout comme faire voler un cerf- volant, et on peut aussi trouver une grande satisfaction à boire un verre en grignotant une petite gousse d’ail. Les amateurs d’opéra de Pékin se délectent à écouter les artistes ou à tenter eux-mêmes une performance vocale.

Boire un verre ou une tasse de thé est ce que les gens font le plus souvent pendant leur temps de repos.

Autrefois, il y avait beaucoup de maisons de thé à Pékin qui recevaient des clients de toutes catégories sociales. On y trouvait des journalistes, des écrivains, des chanteurs folkloriques, des joueurs de go ou d’échec, des professeurs, des étudiants ou des maîtres d’ouvrage qui venaient là pour trouver du travail. Ceux qui promenaient leurs oiseaux aimaient y faire une pause ; ils accrochaient leurs cages à oiseaux au plafond ou les posaient sur la table et buvaient leur tasse de thé tout en admirant leurs volatiles, se réjouissant de les entendre remplir la salle de leurs chants. Une maison de thé était un lieu de rencontres et de contacts, une petite société où se jouaient quotidiennement comédies et tragédies, au gré des bonheurs et des malheurs des gens, mais aussi des péripéties de l’histoire. Lao She, célèbre écrivain pékinois, l’a parfaitement illustré dans sa célèbre pièce de théâtre, La Maison de thé, devenue depuis une pièce du répertoire classique.

Les restaurants étaient également légion. Les plus grands se regroupaient dans les quartiers d’affaires huppés et les plus modestes se trouvaient au coin de toutes les ruelles. Au comptoir de ceux-ci, on offrait un nombre incalculable de petits plats apéritifs comme cacahouètes cuites aux cinq parfums, doufu fumé, salade de soja aux feuilles d’ailante, œufs aux « fleurs de sapin » , poisson fumé, beignets de crevettes… Dans la salle, de grandes jarres d’alcool au couvercle de bois peint en rouge servaient de table, d’où le nom de « grandes jarres » pour ce genre de restaurants.

Les activités de loisir, outre les maisons de thé et les restaurants, étaient très variées à Beijing. L’élevage d’oiseaux, de poissons rouges, de grillons et de cricris, la collection de cerfs-volants, de porcelaines, de bonzaïs, de figurines en argile ou en pâte à sel, mais aussi l’apprentissage des cris des marchands ambulants constituaient aussi bien d’autres passions. Les gens du peuple cherchaient ainsi par tous les moyens à rompre avec la monotonie de leur vie quotidienne.

À Beijing, beaucoup de foyers aimaient avoir chez eux des poissons rouges. Cette tradition date des dynasties des Jin et des Yuan. Les habitants des quartiers populaires installèrent alors dans leur cour un grand aquarium en terre cuite qui, depuis lors, fit partie du paysage traditionnel de l’habitation pékinoise au même titre que le grenadier.

Les pigeons étaient aussi une grande passion de beaucoup de gens à Beijing, dont le plus grand plaisir était de faire voler leurs pigeons. Certains attachaient à la queue des volatiles un sifflet très sophistiqué qu’ils confectionnaient eux- mêmes, afin d’en entendre le sifflement dans l’air pendant le vol des pigeons. Selon le spécialiste du folklore pékinois Wang Shixiang, le vol sifflant des pigeons est devenu l’un des symboles de Beijing : « À Beijing, dans la brise du printemps doux et ensoleillé comme sous la grande chaleur de l’été, dans le ciel limpide d’automne comme dans la neige et le froid rigoureux de l’hiver, on entend en toute saison les vols sifflants des pigeons. Ils retentissent dans l’air tantôt hauts, tantôt bas, tantôt proches, tantôt lointains, tantôt longs et tantôt brefs, ils s’approchent et s’éloignent, composant une musique merveilleuse, nous délectant comme d’un son venu du paradis. » « Le vol sifflant des pigeons fait partie du charme à Beijing. Combien de fois vient-il réveiller les habitants de la ville, attirant leurs regards vers le ciel immense et dégagé et procurant aux petits et aux grands une joie indescriptible. » C’est un des charmes de cette ville.

Les temps changent et les loisirs des gens de Beijing évoluent. Depuis la fin du siècle dernier, des lieux de distraction modernes ont fait leur apparition : les bars de Sanlitun dans le quartier des ambassades, les bars au bord du lac Shishahai et la rue gastronomique Guijie près de Dongzhimen, pour n’en citer que quelques uns. Les habitants du quartier Shishahai aimaient se retrouver le soir, en été, pour prendre le frais sur les rives du lac. Jusqu’à la fin des années 1980, c’était un endroit très calme, peu de gens s’attendaient alors à ce qu’il devienne, quelques années plus tard, un lieu « branché ». Aujourd’hui, les berges du lac sont envahies de bars, de snacks, de fast-food, de galeries d’art et de salons de thé à la mode qui portent des noms fataisistes : Baie de la Sérénité limpide, Chalet de Yuelu, Route ancienne du Thé et des Chevaux, Lotus bleu, Sex and City, À droite et à gauche, Guitare’s bar, Goutte d’eau de mer, Nuage flottant, Au bord de l’eau, À l’écoute de la lune, Thé du printemps, Beau temps du sept juillet, Bonjour bar… Ces noms qui, mis ensemble, forment une suite poétique donnent un aperçu des mœurs populaires du quartier d’aujourd’hui et des nouvelles attractions du Beijing actuel.

Un spécialiste de la capitale chinoise a dit : Beijing appartient à la fois au passé, au présent et au futur. Beijing est une ville éternelle.

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