(Xinhua/Zhou Lei)
CANNES (France), 21 mai (Xinhua) -- Le film "The Assassin" du cinéaste Hou Hsiao-Hsien, a été projeté jeudi au Jury du 68e Festival de Cannes et semble avoir séduit de nombreux journalistes français présents, sans pour autant faire l'unanimité.
Pour la radio RFI, "The Assassin" est un "coup de maître" dont "la puissance et la finesse du récit, raconté avec une subtilité virtuose maîtrisée à la perfection, nous procure le fort sentiment que Hou Hsiao-Hsien, un habitué de la compétition à Cannes, ne partira pas les mains vides le jour du palmarès", ajoutant en point d'orgue : "C'est rarissime, le sentiment d'avoir vu et vécu un film parfait".
Le quotidien français 20 Minutes estime que "The Assassin" mérite "un prix de la mise en scène sinon rien", louant des "mouvements de caméra d'une rare sensualité" notant toute de même "un rythme lent malgré quelques jaillissements".
L'hebdomadaire français Paris Match y voit un film "à l'incroyable perfection formelle" soulignant le travail de photographie réalisé par Mark Lee Ping Bing, véritable "hommage à la peinture chinoise (...) qui fait de chaque scène un formidable tableau vivant, et le peintre Hou, de chercher le mouvement de caméra parfait pour exprimer les sentiments".
Car il est vrai que le film ne fait pas l'unanimité. En effet, pour le quotidien français Les Echos, le film "frôle le sublime d'un point de vue esthétique mais a tout d'une coquille vide (...) et laisse de marbre", soulignant des "plans séquences interminables", des "personnages énigmatiques". "Auteur majeur de son temps et styliste incomparable, Hou Hsiao-Hsien, fidèle à sa manière ultra contemplative, signe un film de combat (...) sans combat, ou presque", conclu-t-il.
Pour la chaîne d'information publique France TV Info, "si l'unanimité est acquise sur la beauté visuelle de 'The Assassin' de Hou Hsiao-Hsien, très attendu en compétition, le film a beaucoup moins convaincu dans sa globalité", soulignant un sentiment de longueur renforcé par le structure narrative : "une complexité scénaristique injustifiée tue 'The Assassin' auquel l'on s'ennuie de bout en bout, malgré une beauté formelle indéniable dans sa reconstitution de la Chine du IXe siècle."
L'histoire se déroule dans la Chine du 9e siècle. Nie Yinniang (Shu Qi), justicière initiée depuis l'enfance aux arts martiaux est de retour dans sa famille après plusieurs années d'exil avec pour mission d'éliminer les tyrans dans le plus grand secret. Elle devra choisir entre sacrifier l'homme qu'elle aime ou rompre pour toujours avec "l'ordre des Assassins". La sortie française du film est prévue pour le 6 janvier 2016.