MOSCOU, 7 juillet (Xinhua) -- Le 15e sommet de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), qui se tiendra les 9 et 10 juillet à Oufa en Russie, devrait être l'occasion pour ses membres d'accroître le statut international de leur organe.

Ils vont ainsi ratifier une Stratégie de développement à l'horizon 2025, un document couvrant toute une série de sujets, dont une possible expansion du groupe régional, et qui servira de point de référence à l'OCS.

Le sommet dans la capitale de la République autonome de Bachkirie (ouest) va permettre de promouvoir la capacité du groupe à maintenir la stabilité de la région et le développement économique, ainsi que d'accroître son rayonnement international.

COOPERATION POUR UNE SECURITE COMMUNE

Considérée comme un mécanisme régional efficace et constructif, l'OCS a bâti sa réputation en protégeant avec succès la stabilité de la région.

Depuis sa création en 2001, l'OCS - qui rassemble la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan - a conclu de nombreux accords stratégiques de lutte contre les "trois forces du mal" que sont le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme, ou encore d'autres menaces telles que la criminalité transfrontalière.

En se fondant sur des principes tels que l'égalité, le respect mutuel et la confiance, l'OCS a grandement contribué à la stabilité régionale, a gagné une influence constante en tant que mécanisme efficace de maintien de la paix et de garant de la stabilité dans la région eurasienne, salue Sergueï Katyrine, président de la Chambre de commerce et d'industrie russe.

Zhang Xinfeng, directeur du comité exécutif de l'Agence régionale antiterroriste de l'OCS, déclare à l'agence Xinhua que cette coopération contre les "trois forces du mal" s'est accrue. "Des mécanismes ont été mis au point pour organiser des exercices antiterroristes, sécuriser des activités internationales, échanger des renseignements et collaborer contre le cyberterrorisme", dit-il.

En dépit de ces succès, l'OCS doit encore faire face à de nombreux défis et menaces tels que la situation instable en Afghanistan et les activités croissantes de l'Etat islamique (EI) au Moyen-Orient.

Lors d'une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCS en juin dernier à Moscou, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a appelé ses collègues à renforcer leurs capacités à maintenir la stabilité et à éradiquer toute menace potentielle à la sécurité dans la région.

Il a également exhorté l'OCS à s'occuper des questions régionales les plus brûlantes via des forums anti-extrémisme, des mécanismes de consultation et de dialogue contre le terrorisme, le renforcement de la coopération contre le trafic de stupéfiants et la formation de personnels dans tous ces domaines.

COOPERATION ECONOMIQUE POUR UN DEVELOPPEMENT COMMUN

Les Etats membres de l'OCS ont voté des lois et mis sur pied de nombreux mécanismes promouvant la coopération au sein du bloc. Ils ont également réalisé des progrès dans les domaines de l'énergie, des transports et des télécommunications.

Aujourd'hui, ils prévoient d'accroître leur coopération économique en adoptant encore plus de projets stratégiques et pragmatiques au niveau multilatéral.

De plus, un soutien financier est plus que jamais nécessaire au sein du bloc, souligne Li Hui, ambassadeur de Chine en Russie. Pour lui, les membres de l'OCS doivent considérer comme prioritaire la coopération dans les domaines des transports, de l'énergie et de l'agriculture.

Notant que le consortium interbancaire de l'OCS et le Comité des entrepreneurs n'étaient pas suffisants, le président kirghize Almazbek Atambaïev a exhorté les ministres des Finances et les gouverneurs de banques centrales du bloc à accélérer la création de la Banque de développement de l'OCS.

Quoi qu'il en soit, lier les stratégies de développement de la Ceinture économique de la Route de la Soie, proposée par Beijing, et de l'Union économique eurasiatique (UEEA), proposée par Moscou, peut donner l'opportunité à l'OCS de coordonner une coopération économique régionale à tous les niveaux.

Le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine avaient convenu lors de la visite de M. Xi début mai à Moscou de lier ces deux initiatives de développement. C'est dans ce cadre que l'OCS serait amené à jouer un rôle clé en établissant un tel partenariat.

Jouant le rôle d'une plateforme interactive pour les initiatives de "la Ceinture" et de l'UEEA, l'OCS bénéficierait alors d'une nouvelle impulsion en matière de coopération économique, analyse M. Katyrine.

Alexandre Loukine, directeur du Centre d'études d'Asie orientale et de l'OCS au sein de l'Université d'Etat des relations internationales à Moscou, observe que le projet de "la Ceinture" pourrait également permettre de soulager l'OCS de certains des problèmes économiques.

COOPERATION CULTURELLE POUR UNE COMPREHENSION COMMUNE

La coopération culturelle au sein de l'OCS contribue grandement à la solidarité et à l'épanouissement global de l'organisation.

Les ministres de la Culture, de l'Education, de la Science et de la Santé des Etats membres de l'OCS organisent ainsi fréquemment des dialogues et des rencontres. Ceci permet d'approfondir la compréhension mutuelle et de gagner le soutien des populations.

Parmi les fruits remarquables de cette coopération, on peut noter l'établissement d'un réseau régional d'éducation entre les universités de l'OCS. Il comprend plus de 80 universités chez les Etats membres et les pays observateurs de l'OCS.

Par ailleurs, le projet russe de création d'une chaîne de télévision de l'OCS va se concrétiser au début de l'automne. Cette chaîne spéciale devrait diffuser des informations sur les différentes activités de l'OCS, notamment celles concernant l'économie et la finance.

Nombre d'experts issus des pays de l'OCS appellent également à renforcer la communication entre les jeunes afin de promouvoir la compréhension mutuelle et de créer une coopération mutuellement bénéfique.