L'Esprit de Bandung toujours d'actualité 60 après après (COMMENTAIRE)

Publié le 2015-04-22 à 12:56 | french.xinhuanet.com

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BANDUNG (Indonésie), 22 avril (Xinhua) -- Il y a soixante ans, la ville de Bandung fût le théâtre d'un rassemblement historique de représentants de pays d'Asie et d'Afrique nouvellement indépendants; aujourd'hui, elle revient sur les principes convenus lors de cette conférence ayant marqué l'histoire.

Bien que les paysages politique et économique globaux ont grandement changé les six dernières décennies, la sagesse de l'Esprit de Bandung s'applique toujours au monde d'aujourd'hui.

En 1955, lorsque les délégués de 29 pays asiatiques et africains se sont réunis à Bandung, leurs pays venaient tout juste de se défaire des chaînes du colonialisme et de l'impérialisme.

Ils ont été rassemblés par une aspiration commune à une coexistence pacifique entre eux et au-delà, et désirant une coopération plus étroite entre ceux qui avaient été oppressés, pour qu'ensemble ils aient leur mot à dire sur la scène internationale, au lieu d'être dirigés par des pouvoirs extérieurs.

Les Dix Principes de Bandung tant acclamés ont souligné l'importance du respect des droits de l'homme fondamentaux, du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, de l'égalité entre les nations qu'elles soient grandes ou petites, de même que de la non-intervention et de la non-ingérence dans les affaires internes d'un autre pays.

Ces principes sont les règles d'or guidant les relations entre les pays, et ils restent aussi vrais aujourd'hui qu'ils l'étaient il y a 60 ans.

Quant à la partie du document qui reflète plus les réalités de l'époque, elle reste pertinente si on l'adapte au contexte politique et économique global actuel.

Comparé à il y a 60 ans, les héritages nocifs du colonialisme ont grandement été supprimés, et la paix et le développement sont devenu le thème principal.

En outre, l'Asie et l'Afrique jouent un rôle de plus en plus important sur la scène internationale : l'Asie est le moteur principal de l'économie mondiale et l'Afrique est considérée comme un continent de l'espoir, qui libérera très bientôt ses potentiels énormes de croissance.

En réponse aux besoins de l'époque, les adeptes de l'Esprit de Bandung devraient modifier leurs priorités, et passer d'une coexistence pacifique à un développement commun, et d'une recherche de base commune en mettant de côté leurs différends à une coopération gagnant-gagnant.

En forgeant une coopération plus étroite pour le développement, les pays d'Asie et d'Afrique seront capables d'arriver à de la croissance à un coût relativement plus bas étant donné leur complémentarité économique, et pourront faire face à des défis tels que le "piège du revenu moyen".

En se soutenant les uns les autres dans les politiques globales et en faisant des efforts pour s'élever d'une même voix pour les droits des nations en voie de développement, les pays asiatiques et africains pourraient collectivement obtenir un meilleur statut au niveau global, et améliorer le système global de prise de décision qui se trouve encore scandaleusement biaisé en leur défaveur.

Lorsqu'ils se sont rassemblés pour la première fois, ils n'étaient qu'un simple rassemblement des "méprisés, insultés, blessés, dépossédés", a écrit Richard Wrights dans son livre 'The Color Curtain' portant sur la Conférence Asie-Afrique de 1955.

En débutant à Bandung, ils sont devenus une force dont il faut tenir compte. Et il y a fort à parier que les pays d'Asie et d'Afrique vont profiter de l'élan apporté par le 60e anniversaire de la Conférence de Bandung pour accomplir des exploits encore plus impressionnants.

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