Lâche face à l'histoire, Abe a besoin d'une bonne dose de courage allemand(COMMENTAIRE)

Publié le 2015-03-09 à 21:01 | french.xinhuanet.com

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BEIJING, 9 mars (Xinhua) -- Alors que la chancelière allemande Angela Merkel entame une visite de travail au Japon lundi, Tokyo ne serait pas fidèle à sa tradition opportuniste s'il ne tentait pas de transformer Berlin en partisan de son projet de devenir un "pays normal".

En annonçant le voyage de Mme Merkel le mois dernier, le secrétaire général du gouvernement nippon Yoshihide Suga a affirmé que l'administration de Shinzo Abe souhaite utiliser la visite comme "occasion pour envoyer un message au monde que le Japon et l'Allemagne, en tant que partenaires partageant des valeurs fondamentales, contribueront de manière proactive à la paix et la prospérité mondiales".

Et en janvier, le ministre japonais des Affaires étrangères Fumio Kishida a confié à son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, que leurs pays "devraient tous deux envoyer des messages positifs au monde évoquant des contributions passées à la paix, la stabilité et la prospérité du monde".

Ces commentaires trahissent les tentatives de l'administration Abe de s'élever au rang de l'Allemagne sur la scène internationale et d'exploiter le voyage de Mme Merkel pour soigner son image sur les dossiers historiques et se mériter un respect de l'ordre de celui dont Berlin bénéficie à l'échelle mondiale.

Mais ce complot demeure un rêve illusoire de M. Abe. Tout d'abord, l'Allemagne n'a aucune raison valable de s'abaisser à se jeter derrière la position historique lâche et irresponsable du Japon, à laquelle la Chine, la Corée du Sud et la communauté internationale s'opposent fermement et de laquelle l'allié le plus proche du Japon, les Etats-Unis, maintiennent une distance.

De plus, même si Tokyo s'attire le moindre soutien de Berlin dans ses aspirations à devenir un "pays normal", l'appui de l'Allemagne n'aiderait pas le Japon de M. Abe à paraître plus normal, il ne ferait que révéler à quel point il est loin de l'être.

En effet, face au courage de Berlin dans ses réflexions historiques, la lâcheté de Tokyo est d'autant plus évidente; face à la sincérité et les remords historiques de Berlin, l'impénitence de Tokyo semble d'autant plus honteuse.

Alors que le monde se prépare à commémorer le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la visite de Mme Merkel offre effectivement une occasion unique au Japon. Mais plutôt que de manipuler le voyage pour dorer son image, Tokyo a intérêt à tirer des leçons historiques de l'Allemagne.

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