L'Ethiopie estime que le Soudan et l'Egypte fragilisent les négociations trilatérales menées par l'UA sur le GERD, actuellement dans l'impasse

French.xinhuanet.com|Publié le 2021-04-08 à 02:14
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ADDIS-ABEBA, 7 avril (Xinhua) -- Le gouvernement éthiopien a considéré que le Soudan et l'Egypte ont adopté une approche qui vise à porter atteinte aux négociations trilatérales menées par l'Union africaine (UA) sur le grand barrage de la Renaissance (GERD), sur le Nil, en Ethiopie.

Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a fait cette déclaration mardi en fin de journée au terme de la négociation trilatérale qui s'est tenue à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, entre les trois pays riverains du Nil, concernant le méga-barrage hydroélectrique contesté.

"À l'issue de la réunion, l'Ethiopie a soutenu le projet de communiqué soumis par le président de l'UA avec des ajustements mineurs. Toutefois, l'Egypte et le Soudan ont rejeté le projet, exigeant que le rôle des observateurs remplace celui des trois pays et de l'UA", a affirmé le ministère.

Il a souligné que l'Egypte et le Soudan ont adopté une approche qui vise à compromettre le processus mené par l'UA et à retirer la question de la plate-forme africaine.

Il a noté que les deux pays situés en aval du bassin du Nil ont bloqué la reprise des négociations en rejetant un projet de communiqué contenant les délibérations de la réunion de deux jours. Il a ajouté que l'Egypte et le Soudan ont tenté d'entraver le processus.

Selon le ministère, la détermination de l'Ethiopie à parvenir à un accord sur la première mise en eau et l'exploitation connexe du barrage n'a pas permis d'aboutir en raison de la position inflexible de l'Egypte et du Soudan qui veulent faire de la négociation et de son résultat un outil pour affirmer leur part d'eau autoproclamée et marginaliser la part de l'Ethiopie.

Parallèlement, le ministère a annoncé que la mise en eau de la deuxième année du GERD sera effectuée comme prévu, conformément à la Déclaration de principes. L'Egypte et le Soudan ont demandé un accord avant que l'Ethiopie ne commence la mise en eau de deuxième année du barrage.

L'Ethiopie a estimé que les positions contestant la mise en eau du barrage avant la conclusion d'un accord n'ont aucun fondement juridique et contreviennent au droit inhérent de l'Ethiopie à utiliser ses ressources naturelles.

Le pays d'Afrique de l'Est s'est toutefois déclaré prêt à faciliter l'échange de données et d'informations sur la mise en eau du barrage.

Dans son discours d'ouverture de la réunion trilatérale, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères éthiopien, Demeke Mekonnen, a réaffirmé l'engagement de l'Ethiopie à mener à bien les négociations dans le cadre de l'UA.

La République démocratique du Congo, qui préside actuellement l'Union africaine, a accueilli le dernier cycle de négociations sur la GERD avec la participation du Soudan, de l'Egypte et de l'Ethiopie. Le président de la République démocratique du Congo (RDC) et président en exercice de l'Union Africaine, Felix Tshisekedi, a notamment assisté à la réunion.

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