Tunisie : le parti islamiste Ennahdha mobilise la rue pour soutenir le gouvernement face à une crise globale (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com|Publié le 2021-02-28 à 00:41
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TUNIS, 27 février (Xinhua) -- Une manifestation massive a été organisée ce samedi, au coeur de Tunis, la capitale tunisienne, par le parti islamiste Ennahdha (Renaissance), principal parti allié du gouvernement et premier parti majoritaire au parlement tunisien.

Des milliers des partisans d'Ennahdha, venus de différentes provinces du pays, ont pris part à cette manifestation qui a démarré de l'avenue Mohamed V, au niveau du quartier général du parti, en direction de l'avenue Habib Bourguiba, principal artère du centre-ville de Tunis, a pu constater un correspondant de Xinhua.

La manifestation est placée, selon bon nombre de dirigeants d'Ennahdha, sous le signe de "l'unité nationale, le respect de la Constitution, la stabilité politique et le dialogue".

Mis à part les étendards partisans et le drapeau tunisien, des slogans ont été scandé notamment : "barrer la route aux rétrogrades", "Fidèles au sang des martyrs" et "le peuple veut Ennahdha".

Parmi les leaders de ce parti, présents au premier rang de la manifestation, figurent Noureddine Bhiri, Ali Laârayedh, Imed Hammami et Ajmi Ourimi, en plus de Rached Ghannouchi, chef du parti et président de l'Assemblée des représentants du peuple (parlement).

"La démocratie se veut un avenir et jamais des mouvements de protestation ou du populisme, notamment suite au départ de Donald Trump aux Etats-Unis", a souligné Rached Ghannouchi.

Dans un discours à l'avenue Bourguiba, le chef d'Ennahdha a commenté que son pays "vit, actuellement, sous la cadence d'une guerre verbale (...) force sera de se méfier des dérapages".

"Certes, a-t-il insisté, le pays a besoin de réformes à moins que les sommets de l'exécutif ne trouvent un terrain d'entente pour le dialogue et la discussion".

Et d'espérer que "la prochaine étape verra la mise en place de la Cour constitutionnelle outre l'amendement de la loi électorale ((...) les Tunisiens sont appelés à être plus patients dans l'attente de "savourer les fruits de la démocratie tunisienne".

Selon le president du parlement, "l'expérience tunisienne ne cesse de provoquer une admiration à l'échelle mondiale d'autant plus que notre pays continue à jouir de l'appui de ses partenaires arabes et occidentaux".

Pour sa part, Fathi Ayadi, a assuré aux journalistes que cette manifestation manifeste l'intérêt que porte Ennahdha à un dialogue qui implique tous les partis politiques, "leur permettant d'aboutir à des solutions à la crise politique et socioéconomique que traverse le pays".

D'après Ayadi, "le dialogue constitue l'unique solution à cette situation difficile".

La Tunisie connaît (depuis plus d'un mois) l'une des plus graves crises politiques de son histoire suite à un conflit constitutionnel au sommet du pouvoir exécutif (entre le chef du gouvernement, Hichem Mechichi et le président de la République, Kaïs Saïed) sur fond d'un refus catégorique de ce dernier de recevoir les nouveaux ministres proposés par le récent remaniement ministériel pour raison de soupçons de corruption et de conflits d'intérêts.

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