(Xinhua/Yvan Sonh)
ABIDJAN, 14 décembre (Xinhua) -- Le président Alassane Ouattara a été investi officiellement lundi pour un troisième mandat à la tête de la Côte d'Ivoire lors d'une audience de prestation de serment au palais présidentiel d'Abidjan.
"Devant le peuple souverain de Côte d'Ivoire, je jure solennellement et sur l'honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les droits et libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans l'intérêt supérieur de la nation, que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois, si je trahis mon serment", a déclaré Alassane Ouattara, la main gauche posée sur la Constitution et la main droite levée, prononçant la formule consacrée conformément à la loi fondamentale ivoirienne.
C'est la première fois qu'un président élu prête serment sur la Constitution en Côte d'Ivoire. Pour l'occasion, le Conseil constitutionnel a fait éditer in extenso la Constitution en vigueur sous forme de classeur avec un seul article par page pour la prestation de serment.
L'audience de prestation de serment a été conduite par le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné, en présence des membres de cette institution.
Un parterre de personnalités de haut niveau dont une douzaine de chefs d'Etat et de gouvernement essentiellement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), des diplomates accrédités en Côte d'Ivoire et des personnalités civiles, coutumières, religieuses et militaires nationales ont également assisté à la cérémonie, tout comme des "invités spéciaux", les ex-présidents, Nicolas Sarkozy (France), Goodluck Jonathan (Nigeria), Ernest Baï Koroma (Sierra Leone) et encore le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Après la formule du serment prononcée par M. Ouattara, le président du Conseil Constitutionnel a "donné acte" au président Alassane Ouattara et l'a "renvoyé à l'exercice de ses fonctions".
Au nom du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné a félicité le président Alassane Ouattara avant d'émettre le "souhait ardent d'un mandat fructueux et d'une très grande prospérité pour la Côte d'Ivoire dans la paix et la concorde".
Au terme de l'audience de prestation de serment, la Grande chancelière de l'Ordre national de Côte d'Ivoire, Henriette Dagri-Diabaté, a passé au cou du président Alassane Ouattara le "Grand collier de l'Ordre" qui le reconduit comme "chef souverain et Grand maître des Ordres" de Côte d'Ivoire.
Dans une adresse solennelle, Alassane Ouattara s'est dit "fier et reconnaissant" pour la confiance qui lui est renouvelée.
"C'est avec beaucoup d'honneur et de responsabilité que j'ai prêté serment, je mesure l'ampleur de cette charge", a-t-il ajouté avant de prendre l'engagement d'assurer "pleinement" ses charges.
Alassane Ouattara a condamné avec "la plus grande fermeté" les violences meurtrières lors du scrutin et martelé que "ces actes ne doivent pas rester impunis".
Il a par ailleurs relevé l'élan économique que connaît la Côte d'Ivoire avec une "nette amélioration" des conditions de vie des populations et un "recul de la pauvreté".
"Pour ce nouveau mandat, nous allons offrir plus d'opportunités à chaque Ivoirien, la priorité sera centrée sur l'éducation, la formation et l'emploi des jeunes", a-t-il annoncé.
"Nous veillerons à ce que la transformation structurelle e l'économie soit créatrice d'emplois", a poursuivi Alassane Ouattara non sans insister sur les autres priorités, entre autres, l'autonomisation des femmes et l'amélioration de la qualité de l'offre de soins.
Alassane Ouattara a en outre pris l'engagement de favoriser la réconciliation nationale et la cohésion sociale à travers notamment la reprise du dialogue avec l'opposition pour la tenue des élections législatives "dans le premier trimestre de l'année 2021".
Après plusieurs séquences de félicitations, des honneurs militaires ont été rendus au président Alassane Ouattara sur l'esplanade du palais présidentiel par quatre sections des Forces armées ivoiriennes.
Déjà élu en 2010 et 2015, Alassane Ouattara a été déclaré réélu avec 94,27% des voix dès le premier tour de l'élection présidentielle du 31 octobre avec un taux de participation de 53,90%.
Le scrutin a été émaillé de manifestations violentes dans plusieurs localités du pays qui ont entraîné des dizaines de morts suite à la désobéissance civile et au boycott du scrutin par l'opposition.
