Maroc : Une fête du sacrifice toute particulière (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com|Publié le 2020-08-01 à 02:54
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RABAT, 31 juillet (Xinhua) -- L'Aid Al Adha ou la fête du sacrifice a été célébrée ce vendredi au Maroc comme dans tous les pays musulmans dans des conditions exceptionnelles notamment avec la crainte d'une recrudescence de l'épidémie de coronavirus.

Submergé par l'inquiétude, beaucoup de Marocains avouent que les rituels, l'atmosphère et l'ambiance de la fête ont été bousculés cette année à cause de la pandémie de COVID-19.

Si certains Marocains ont annulé le rituel du sacrifice, la majorité l'a fêté. Et c'est tant mieux, ce rendez-vous annuel est considéré comme la seule véritable bouffée d'oxygène pour le monde rural. Les plus de 8 millions de têtes de bétail sacrifiées cette année, devraient engranger plus d'une douzaine de milliards de dirhams de revenus à des éleveurs qui craignaient l'annulation de cette fête.

Le maintien du rituel sacrificiel, s'il a satisfait une bonne partie de l'opinion attachée au rituel, a fait bondir les spécialistes de la santé alors que les cas de contaminations connaissent une hausse ces derniers jours avec des poussées record des contaminations.

Pas de prières collectives, pas d'embrassades et surtout pas de rassemblements familiaux, la fête du sacrifice 2020 est toute particulière. Pour Halima, une femme au foyer, l'Aid Al Adha de cette année est conditionnée par la prise d'une batterie de mesures pour faire face à la propagation du coronavirus. "La vigilance est de mise et tout un chacun doit respecter les règles de sécurité sanitaires pour se prémunir contre cet ennemi invisible", a-t-elle insisté.

Même son de cloche chez Mohamed, un fonctionnaire, qui redoute que la fête du sacrifice de cette année ne soit à l'origine d'une montée en flèche du nombre de cas de contamination. "Plusieurs personnes ne se conforme pas aux mesures sanitaires et ce relâchement risque de plonger le pays dans une nouvelle phase de propagation du virus", a-t-il mis en garde.

Pour l'accomplissement du rituel de l'abattage, des autorisations sont, à cet effet, délivrées par les autorités locales aux bouchers professionnels et aux personnes saisonnières procédant au rituel du sacrifice.

Ces personnes ont été soumises à des tests au COVID-19, en coordination avec les autorités sanitaires compétentes, et dotées des outils et produits susceptibles de garantir le respect des mesures préventives en vigueur comme les masques de protection, les produits antiseptiques et désinfectants.

Si les autorités ont mis en place plusieurs actions en amont, notamment au niveau des marchés publics, pour assurer un respect des mesures sanitaires, lors de l'abattage, la responsabilité incombe principalement aux citoyens pour qu'ils soient à la hauteur et contribuer à juguler la propagation du virus en respectant strictement les mesures sanitaires. Le risque d'apparition de nouveaux foyers épidémiques par résidences, quartiers et villes est omniprésent.

En somme, cette pandémie ne finit pas de donner des leçons et de changer les habitudes quotidiennes et festives. La particularité de cette année va contraindre tout un chacun à prendre des mesures d'hygiène drastiques pour une meilleure célébration dans l'avenir.

Le Maroc a connu vendredi une poussée record des contaminations avec 1.063 nouveaux cas d'infection au coronavirus enregistrés, portant le bilan à 24.322 cas confirmés, a annoncé le ministère de la Santé.

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