L'Initiative la Ceinture et la Route : l'un des "phénomènes marquants du XXIe siècle" (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com|Publié le 2019-04-22 à 10:11
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DAKAR, 22 avril (Xinhua) -- L'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine sera l'un des "phénomènes marquants du XXIe siècle", assure Hamady Bocoum, directeur du Musée des civilisations noires de Dakar, dans une interview accordée à Xinhua.

"Ce projet est parti avec tellement de vigueur qu'il sera un des phénomènes marquants du XXIe siècle. Il ne faut pas que l'Afrique attende d'être objet. Il faut qu'elle soit actrice, en commençant par les approches conceptuelles", préconise-t-il alors que doit s'ouvrir fin avril à Beijing le 2e Forum de la Ceinture et la Route pour la coopération internationale.

M. Bocoum souligne que son musée, construit par la Chine, a été invité à participer à "cette aventure". Et c'est à ce titre, dit-il, il va porter "la voix de l'Afrique dans ce champ nouveau qui interpelle toute l'humanité".

Selon le Pr Bocoum, le Musée des civilisations noires est en train de développer aujourd'hui des rapports au niveau culturel avec l'ICR. Les Routes de la soie ont été très importantes pendant des siècles, reliant l'Asie à l'Europe et certaines parties de l'Afrique, rappelle cet historien-géographe de formation, spécialiste en archéologie.

Cet ancien directeur du patrimoine culturel du Sénégal (2001-2015), qui s'est rendu récemment en Ouzbékistan, dit avoir été "impressionné" par le nombre de gîtes d'étapes en liaison avec les Routes de la soie.

Celles-ci "sont restées relativement pacifiques, contrairement à la guerre de l'opium où on voulait imposer au peuple (chinois) d'importer le produit qui allait le détruire pour la simple raison qu'on voulait enrichir quelques-uns", rappelle-t-il.

"Ce sont des routes de la rencontre, de la spiritualité en raison de l'implication de plusieurs religions, précisément l'islam, le christianisme, le judaïsme, et toutes les religions asiatiques qui étaient-là avant le bouddhisme", poursuit l'historien.

En revisitant les Routes de la soie au XXIe siècle, souligne M. Bocoum, "la Chine invite l'humanité à s'inspirer de leur esprit pour bâtir une nouvelle humanité où l'on respecte les différences, où l'on s'impose par son esprit et non par sa force, où la solidarité fait que chacun peut tirer son épingle du jeu".

L'ancien directeur de l'Institut fondamental d'Afrique noire (IFAN) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (2007-2016) estime que "cet esprit est très loin des ambitions impérialistes des siècles derniers qui ont conduit notre humanité aux guerres coloniales et à deux guerres mondiales".

"C'est vraiment l'apologie d'une culture de la paix qui peut constituer une alternative au tout laisser-aller libéral qui a largement montré son incapacité à assurer le développement, une coopération équitable et durable et le bonheur de ses citoyens", relève-t-il.

Enfin, M. Bocoum note que la Route de la soie n'appartient pas seulement à la Chine, même si elle reprend cette initiative, soulignant que "c'est un patrimoine de l'humanité".

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