KINSHASA, 21 juillet (Xinhua) -- Le processus de paix en République démocratique du Congo (RDC) est entré dans sa phase "la plus délicate", ont déclaré lundi soir les autorités congolaises.
"Il n'y a pas de guerre qui ne se termine pas. Aujourd'hui, nous sommes dans la phase la plus délicate (...) qui nous amène vers l'atterrissage en allant vers la paix", a affirmé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, lors d'une conférence de presse conjointe avec le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Jacquemain Shabani.
Le 19 juillet, le gouvernement congolais et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) ont signé à Doha, la capitale du Qatar, une déclaration de principes, s'engageant à un cessez-le-feu permanent et posant les bases d'un accord de paix global visant à mettre fin à des années de conflit dans l'est du pays.
Selon M. Muyaya, la signature de la déclaration de principes de Doha représente une étape déterminante vers un règlement global du conflit dans l'est du pays. "La paix est un choix, et le président de la République (Félix Tshisekedi) a clairement fait ce choix", a-t-il dit.
La déclaration de principes prévoit l'ouverture de négociations directes entre Kinshasa et le M23 dès la première semaine du mois d'août, pour que les deux parties signent un accord de paix dans un délai de dix jours à compter du début des pourparlers, soit d'ici au 18 août prochain au plus tard.
De son côté, M. Shabani, qui a participé aux pourparlers de Doha comme "observateur", a précisé que la déclaration de principes servira de base à un futur accord contraignant. Elle définit notamment sept axes majeurs, dont le cessez-le-feu permanent, le retour des réfugiés, la démobilisation, et la restauration de l'autorité de l'Etat dans les zones affectées.
Pour les autorités congolaises, la construction de la paix demeure un processus exigeant et graduel. "Les parties prenantes rassurent les uns et les autres de leur conviction à poursuivre le processus de paix. Ce n'est pas une paix que l'on déclare lundi pour la réaliser mardi. C'est une paix que l'on construit", a affirmé M. Shabani.
L'est de la RDC est en proie à des violences depuis des décennies. Les affrontements se sont intensifiés depuis la résurgence du M23 fin 2021. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle, ce que Kigali dément. Le Rwanda reproche de son côté à l'armée congolaise de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé lié au génocide de 1994.
Selon les Nations Unies, plus de 27,8 millions de personnes en RDC sont confrontées à l'insécurité alimentaire, et plus de 7 millions ont été déplacées à l'intérieur du pays, nombre d'entre elles l'ayant été à plusieurs reprises. Fin
