La RDC et le M23 s'engagent à un cessez-le-feu permanent et posent les bases d'un accord de paix final à Doha (PAPIER GENERAL) - Xinhua - french.news.cn

La RDC et le M23 s'engagent à un cessez-le-feu permanent et posent les bases d'un accord de paix final à Doha (PAPIER GENERAL)

French.news.cn | 2025-07-19 à 19:47

DOHA/KINSHASA, 19 juillet (Xinhua) -- Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) ont signé samedi à Doha, capitale du Qatar, une déclaration de principes, s'engageant à un cessez-le-feu permanent et posant les bases d'un accord de paix global visant à mettre fin à des années de conflit dans l'est du pays.

Négocié sous la médiation du Qatar après plusieurs mois de discussions discrètes, le document énonce une série de principes convenus entre les deux parties afin de guider les discussions à venir. Bien qu'il ne s'agisse pas encore d'un accord de paix définitif, la déclaration marque une étape clé sur la voie d'un règlement global.

S'exprimant lors de la cérémonie de signature, Mohammed ben Abdelaziz ben Saleh Al Khulaifi, ministre d'Etat et ministre qatari des Affaires étrangères, a salué l'engagement des parties en faveur d'un règlement pacifique. Il a affirmé que le Qatar restait déterminé à soutenir le processus en vue d'apporter la paix, le développement et la stabilité au peuple congolais.

Selon la déclaration, les deux parties se sont engagées à résoudre leurs différends par le dialogue et la négociation, dans le cadre du processus de paix soutenu par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et l'Union africaine (UA).

La déclaration prévoit un engagement à un cessez-le-feu permanent et interdit toute tentative de conquête de nouvelles positions par la force. Elle prévoit également la mise en place d'un mécanisme de surveillance et de vérification afin de garantir la bonne application du cessez-le-feu par toutes les forces impliquées dans le conflit.

Les deux parties ont aussi accepté de coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour organiser, conformément au droit congolais, la libération des prisonniers ou détenus d'intérêt. Elles ont également promis de faciliter le retour sûr, volontaire et digne des réfugiés et personnes déplacées internes dans leurs zones ou pays d'origine.

La déclaration se conclut par un engagement commun à poursuivre les négociations en vue d'un accord de paix global, "dans un esprit de responsabilité et de coopération", selon le texte.

"Cette déclaration tient compte des lignes rouges que nous avons toujours défendues, notamment le retrait non négociable de l'AFC/M23 des parties occupées", a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya.

"Il fallait qu'on s'assure que, quand l'accord de paix sera signé, nous serons en mesure de reprendre le plein contrôle de l'administration, la souveraineté des parties occupées et de (nous) assurer du retour des policiers et des services de l'Etat de manière progressive", a-t-il noté.

Benjamin Mbonimpa, chef de la délégation du M23 aux pourparlers de Doha, a déclaré dans une publication sur le réseau social X que "les populations dans les zones sous contrôle du M23 peuvent se féliciter de jouir de cette paix et de la protection dont elles bénéficient, car c'est un acquis".

Le président de la Commission de l'UA, Mahmoud Ali Youssouf, a salué la signature de la déclaration, la qualifiant d'étape majeure dans les efforts en cours pour instaurer une paix durable, la sécurité et la stabilité dans l'est de la RDC et la région des Grands Lacs.

Un cinquième cycle de pourparlers entre le gouvernement congolais et le M23 s'est récemment déroulé à Doha sous médiation qatarie. Depuis la fin mars 2025, plusieurs séries de discussions ont eu lieu. En avril, Kinshasa et le M23 avaient annoncé un engagement conjoint en faveur d'un cessez-le-feu et d'un processus de paix plus large, mais peu d'avancées concrètes ont été constatées sur le terrain.

Jeudi, le M23 a averti d'une possible reprise des hostilités, accusant les Forces armées de la RDC (FARDC) d'un renforcement militaire massif sur plusieurs lignes de front, malgré les négociations en cours à Doha.

Le 27 juin, la RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix historique aux Etats-Unis, suscitant l'espoir de mettre un terme à des années de conflit armé et de crise humanitaire dans l'est de la RDC et la région des Grands Lacs.

Bien que cet accord reconnaisse le rôle du Qatar dans la médiation entre Kinshasa et le M23, il ne traite pas explicitement de la présence continue du groupe rebelle dans certaines zones de l'Est congolais.

L'est de la RDC est en proie à des violences depuis des décennies. Les affrontements se sont intensifiés depuis la résurgence du M23 fin 2021. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle, ce que Kigali dément. Le Rwanda reproche de son côté à l'armée congolaise de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé lié au génocide de 1994.

Selon les Nations Unies, plus de 27,8 millions de personnes en RDC sont confrontées à l'insécurité alimentaire, et plus de 7 millions sont déplacées à l'intérieur du pays, dont de nombreuses l'ayant été à plusieurs reprises. Fin

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