GENEVE, 8 juillet (Xinhua) -- La décision des Etats-Unis de prolonger la suspension de leurs "droits de douane réciproques" du 9 juillet au 1er août a en fait prolongé la période d'incertitude, compromettant les investissements à long terme et les contrats commerciaux, et créant davantage d'incertitude et d'instabilité, a averti Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du commerce international (ITC).
Lors d'une conférence de presse tenue mardi à Genève, Mme Coke-Hamilton a déclaré que l'incertitude prolongée avait des conséquences concrètes, notamment pour les pays les moins développés du monde. Des pays tels que le Lesotho, le Laos, Madagascar et le Myanmar devraient être soumis à des droits de douane compris entre 40% et 50%, a-t-elle ajouté.
Elle a également souligné ce qu'elle a qualifié de "double choc" pour les pays en développement: l'incertitude croissante des droits de douane combinée à la diminution de l'aide au développement.
Selon des données citées par l'organisation caritative internationale de lutte contre la pauvreté Oxfam, les pays du G7, qui sont responsables d'environ 75% de l'ensemble de l'aide publique au développement, devraient réduire leurs dépenses d'aide de 28% en 2025 par rapport à 2024. Il s'agirait de la plus forte réduction depuis la création du G7 il y a 50 ans.
"En bref, dans le contexte actuel, une tempête parfaite se prépare, alors que le commerce devient plus imprévisible, le soutien extérieur sous forme d'aide diminue également", a noté la cheffe de l'ITC.
Interrogée sur les implications pour l'économie américaine, elle a affirmé que la stratégie à long terme restait floue, mais a mis en garde contre d'éventuels impacts négatifs à l'avenir.
En revanche, Mme Coke-Hamilton a salué l'annonce récente de la Chine concernant un accès entièrement exempt de droits de douane pour les pays africains ayant des liens diplomatiques avec elle, qualifiant cela de "développement majeur". Fin
