BEIJING/BRUXELLES, 8 juillet (Xinhua) -- Le porte-parole de la Commission européenne, Olof Gill, a déclaré lundi que l'Union européenne (UE) restait déterminée à conclure un accord commercial de principe avec Washington avant la date limite du 9 juillet, alors que les droits de douane américains sur la plupart des importations de l'UE devraient passer des 10% actuels à 20%, et potentiellement jusqu'à 50%, si aucun accord n'est conclu.
Les "contacts politiques et techniques" entre Bruxelles et Washington se poursuivent, a confirmé M. Gill. Un accord commercial global ayant été abandonnés en raison des contraintes de temps, l'UE s'efforce d'établir un cadre pouvant empêcher de nouvelles augmentations des droits de douane américains.
Du côté des Etats-Unis, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a noté lundi que M. Trump avait l'intention de publier un décret pour prolonger la suspension des "droits de douane réciproques" du 9 juillet au 1er août.
Jeudi dernier, la présidente de la Commission européenne avait affirmé que l'UE était "prête à conclure un accord" avec les Etats-Unis pour résoudre les différends tarifaires en cours, tout en assurant que le bloc "se préparait également à l'éventualité qu'aucun accord satisfaisant ne soit conclu" pour défendre les intérêts de l'Europe.
Soulignant que l'objectif était de parvenir à "un accord de principe", Mme von der Leyen a reconnu qu'il serait impossible de finaliser un accord détaillé dans un tel délai en raison de l'ampleur des échanges commerciaux entre les deux parties. En cas d'échec des négociations, l'UE n'hésiterait pas à mettre en œuvre des mesures de rétorsion, a-t-elle noté, ajoutant que "tous les instruments étaient sur la table".
Le commissaire européen au Commerce et à la Sécurité économique, Maros Sefcovic, se trouve actuellement à Washington, où il s'entretient avec les représentants américains du commerce dans le but de parvenir à un accord.
L'Allemagne, la France et l'Italie, les trois plus grandes économies de l'UE, restent étroitement impliquées dans les négociations. Le chancelier allemand Friedrich Merz a souligné la nécessité d'un accord pour protéger les industries vulnérables aux droits de douane, notamment les produits pharmaceutiques, l'ingénierie et le secteur automobile.
Actuellement, les Etats-Unis imposent des droits de douane de 25% sur les voitures et les pièces automobiles de l'UE, et de 50% sur les produits en acier et en aluminium. L'administration Trump envisage d'étendre les droits de douane au bois, aux composants aérospatiaux, aux produits pharmaceutiques, aux semi-conducteurs et aux minéraux essentiels.
A l'approche de la date butoir du 9 juillet, les analystes restent sceptiques quant à la possibilité de conclure plusieurs accords durables dans un délai aussi court.
"La négociation d'accords commerciaux prend généralement des années. Il serait surprenant de voir des accords à long terme se matérialiser aussi rapidement", a estimé Andrew Lapping, directeur des investissements chez Ranmore Fund Management, une société de gestion de fonds.
"M. Trump est d'humeur taquine, faisant allusion à d'autres accords tout en laissant les marchés dans l'expectative. Les investisseurs se préparent à une nouvelle volatilité", a observé Susannah Streeter, responsable du département "Money and Markets" chez Hargreaves Lansdown, une société britannique de services financiers. Fin
