PARIS, 6 juin (Xinhua) -- A l'approche de la Journée internationale pour le dialogue entre les civilisations célébrée le 10 juin, un symposium intitulé "Dialogue des jeunes sur l'avenir le long des Routes de la soie" s'est tenu jeudi au siège de l'UNESCO à Paris.
Le programme a été articulé autour de trois thèmes, à savoir le dialogue par l'art et la littérature, le dialogue par la philosophie et les spiritualités et le dialogue par la science, les savoirs et les savoir-faire, chacun d'entre eux explorant une dimension particulière des échanges interculturels le long des Routes de la soie.
"Par ce symposium, nous souhaitons transmettre l'esprit précieux des Routes de la soie et promouvoir conjointement l'ouverture et la compréhension mutuelle des civilisations, ainsi que leur développement prospère", a déclaré lors de l'événement Yang Xinyu, ambassadrice et déléguée permanente de la Chine auprès de l'UNESCO.
Elle a rappelé que l'instauration de la Journée internationale pour le dialogue entre les civilisations, adoptée en juin 2024 à la suite d'une initiative proposée par la Chine et coparrainée par plus de 80 pays, reflète le fort consensus et l'attente ardente de la communauté internationale pour renforcer le dialogue et la compréhension dans le contexte actuel de tensions géopolitiques, de conflits régionaux fréquents et d'une incertitude mondiale accrue.
"Je tiens à exprimer mes remerciements sincères au gouvernement chinois pour avoir pris l'initiative de cette très importante Journée internationale (pour le dialogue entre les civilisations)", a salué Kamol Mukhtarov, ambassadeur et délégué permanent de l'Ouzbékistan auprès de l'UNESCO.
Pour faire écho au sujet du symposium, il a précisé que "les Routes de la soie ne sont pas seulement une voie commerciale ou géographique, mais aussi un corridor de connaissances qui facilite le dialogue entre les peuples, l'échange de découvertes scientifiques, de technologies et de traditions intellectuelles entre différentes nations, cultures et civilisations'.
Hormis les allocutions d'experts et de représentants des Etats membres de l'UNESCO, le symposium a été surtout alimenté par des interventions de jeunes chercheurs bénéficiaires de la Bourse de recherche pour la jeunesse sur les Routes de la soie, une initiative lancée pour la première fois en 2021 à l'UNESCO, visant à mobiliser des chercheurs de moins de 35 ans pour une étude plus approfondie du patrimoine commun de ce réseau vaste de routes maritimes et terrestres.
De l'architecture aux courants philosophiques, en passant par les commerces des épices, une dizaine de jeunes chercheurs, venant des quatre coins du monde, Inde, Chine, Thaïlande, Italie et Canada, ont présenté avec passion le fruit de leurs recherches, mettant en lumière les interactions et les échanges culturels le long des Routes de la soie.
Le jeune chercheur tanzanien Patrick Sanga a exposé notamment ses recherches collaboratives avec sa collègue mozambicaine sur la culture swahilie et sur la manière dont elle est parvenue à "promouvoir la cohésion sociale et la coopération en Afrique de l'Est". "C'est très important à l'heure actuelle où la tension sociale gagne du terrain", a-t-il déclaré à Xinhua, rappelant que "la culture swahilie elle-même est un produit de l'ancienne interaction (entre cultures), et une manifestation vivante de la prestigieuse Route maritime de la soie".
Le jeune chercheur indonésien Abdul Halim s'est inspiré quant à lui de l'histoire de la diffusion des papiers, un sujet qui est fortement lié à son projet de recherche. "Même si les civilisations anciennes se sont développées indépendamment dans des zones géographiques différentes, elles n'étaient pas complètement isolées les unes des autres. Même les civilisations modernes s'inspirent du passé (...) pour aller de l'avant."
De ce point de vue, Abdul Halim a particulièrement apprécié l'Initiative pour la civilisation mondiale proposée par la Chine, en disant que "cette initiative est très importante pour le progrès et l'avancement de l'être humain, car nous avons parfois tendance à séparer l'Ouest et l'Est en nous focalisant sur leur différence au lieu de leur communication et connexion, sans nous rendre compte que la différence n'est pas une mauvaise chose et qu'elle nous apporte plus d'approches pour résoudre des problèmes".
Co-organisé par l'UNESCO et la Délégation permanente de la République populaire de Chine auprès de l'organisation onusienne, le symposium a été ponctué de performances artistiques traditionnelles chinoises et a été suivi par l'ouverture officielle de l'exposition photo "Regard de la jeunesse sur les Routes de la soie". Fin
