TEHERAN, 31 mai (Xinhua) -- L'Iran a rejeté samedi un rapport de l'organe de surveillance du nucléaire des Nations unies, l'accusant d'être "motivé politiquement et manquant d'équilibre", et affirmant qu'il n'a pas "reflété avec précision l'ampleur de la coopération de Téhéran" avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Dans un communiqué conjoint publié par le ministère des Affaires étrangères et l'Organisation de l'énergie atomique iranienne, Téhéran a critiqué le rapport - compilé par Rafael Grossi, le directeur général de l'AIEA, à la demande du conseil des gouverneurs des 35 membres de l'agence - le qualifiant de trompeur. Le rapport a été transmis aux médias plus tôt dans la journée.
Selon le document de l'AIEA, l'Iran n'a pas pleinement expliqué la présence des matières nucléaires découvertes dans trois sites non déclarés et continue de fournir une coopération "moins que satisfaisante". Le rapport a également signalé des questions non résolues au sujet des traces d'uranium découvertes dans plusieurs endroits au cours des dernières années.
Le document a été révélé dans le contexte de pourparlers indirects américano-iraniens organisés sous la médiation du sultanat d'Oman, avec cinq cycles de discussion tenus à ce jour depuis avril - trois dans la capitale omanaise Mascate et deux à Rome - axés sur le programme nucléaire iranien et la levée potentielle des sanctions américaines.
L'Iran a affirmé qu'il s'est engagé de manière constructive avec l'agence dans le cadre du Traité de non-prolifération (TNP) et de son Accord complet de garanties.
"Malheureusement, malgré cette large coopération, le rapport ne reflète pas avec précision le niveau de l'engagement de l'Iran", a noté le communiqué, ajoutant que le document brouille les lignes entre les obligations légales de l'Iran en vertu du TNP et de ses engagements volontaires conclus dans le cadre de l'accord sur le nucléaire de 2015, connu sous le nom de Plan d'action global commun (PACG/JCPoA).
Téhéran a également accusé les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne d'avoir violé à plusieurs reprises la résolution 2231 du JCPoA et du Conseil de sécurité des Nations unies par des sanctions "illégales" et une pression politique.
L'Iran a en outre condamné le rapport, qualifié de produit d'une influence externe, et a averti que s'il était utilisé pour justifier de nouvelles mesures contre Téhéran lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'AIEA le 9 juin, Téhéran répondrait avec des "contre-mesures appropriées" pour protéger ses droits et intérêts légitimes. Fin
