GENEVE, 2 mai (Xinhua) -- Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, inquiet de la situation au Soudan, a appelé jeudi à protéger les civils à El Fasher, la capitale de l'Etat du Darfour du Nord, et dans ses environs et à mettre un terme au conflit entre l'armée soudanaise (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR).
"L'horreur qui se déroule au Soudan est sans limites", a-t-il souligné dans un communiqué publié par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH).
Il y a trois jours, les FSR ont lancé des attaques coordonnées depuis plusieurs directions sur la ville assiégée d'El Fasher et le camp voisin d'Abou Shouk, tuant au moins 40 civils. Cela porte le nombre confirmé de civils tués dans l'Etat du Darfour du Nord à au moins 542 au cours des trois dernières semaines, a précisé M. Türk, avant d'ajouter que le bilan réel était probablement beaucoup plus élevé.
"Mes craintes sont d'autant plus grandes que les FSR ont lancé un avertissement inquiétant concernant un 'bain de sang' à l'approche des combats imminents avec les FAS et leurs mouvements armés alliés", a-t-il dit. "Tout doit être mis en œuvre pour protéger les civils piégés dans des conditions désastreuses à El Fasher et dans ses environs".
En plus, les informations faisant état d'exécutions extrajudiciaires dans l'Etat de Khartoum sont également "extrêmement inquiétantes", a poursuivi M. Türk, qui a dit avoir personnellement alerté les dirigeants des FSR et des FAS sur les conséquences catastrophiques de cette guerre sur les droits de l'Homme.
"Ces conséquences déchirantes sont une réalité quotidienne vécue par des millions de Soudanais. Il est plus que temps que ce conflit cesse", a-t-il conclu.
Le conflit entre les FAS et les FSR a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 15 millions de personnes et laissé le Soudan confronté à l'une des pires crises humanitaires au monde, selon l'ONU. Le système de santé du pays s'est effondré et des agences onusiennes ont prévenu que le pays était au bord de la famine. Il est difficile de vérifier le nombre exact de victimes, mais les observateurs estiment que ce nombre se situe entre 30.000 et 150.000. Fin
