Le tsunami de tarif douanier américain fait subir des ravages disproportionnés aux économies africaines - Xinhua - french.news.cn

Le tsunami de tarif douanier américain fait subir des ravages disproportionnés aux économies africaines

French.news.cn | 2025-05-01 à 09:07

ADDIS ABEBA, 30 avril (Xinhua) -- Le Lesotho, un petit pays d'Afrique australe et l'un des pays les moins développés du monde, est confronté à de graves préoccupations après que le président américain Donald Trump lui a imposé des "droits douaniers réciproques" de 50%.

Cette mesure menace l'économie du Lesotho, qui dépend fortement des exportations de textile.

La politique tarifaire des Etats-Unis a déclenché de nombreuses critiques et provoqué des troubles économiques dans le monde entier. Concernant l'Afrique, qui abrite 33 des 46 pays les moins développés du monde, l'impact de cette politique constitue une menace importante pour leur développement et leur industrialisation.

La plupart des économies africaines en sont encore à un stade précoce de leur développement, avec une diversification et une résistance limitées aux risques extérieurs, notamment en raison de leur dépendance à l'égard des exportations.

Le fait d'être soumis à des "droits douaniers réciproques" élevés dans le cadre d'un commerce crucial avec les Etats-Unis rend leurs économies plus vulnérables, révélant l'impact disproportionné de la politique tarifaire américaine.

Les critiques, y compris celles venant des médias américains, ont qualifié la "théorie des pertes commerciales" des Etats-Unis d'insoutenable et d'absurde, affirmant que les Lesothiens ne dépensent que trois dollars américains par personne et par an en biens et services américains, non pas parce qu'ils profitent du pays, mais parce qu'ils n'ont pas d'argent.

Carlos Lopes, ancien secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, a déclaré que le Lesotho exportait plus de 50% de ses produits vestimentaires vers les Etats-Unis, ajoutant que les droits de douane infligeraient de graves souffrances à son industrie de transformation des vêtements, un pilier économique essentiel, ce qui entraînerait une baisse des exportations, des fermetures d'usines et des suppressions massives d'emplois.

Notant que les économies africaines ont travaillé dur pour s'intégrer dans les chaînes de valeur mondiales dans le cadre d'un système commercial international fondé sur des règles, M. Lopes a fait remarquer que des pays tels que Madagascar, le Lesotho et le Kenya "se retrouvent pénalisés", car ils ont développé des secteurs orientés vers l'exportation tels que l'habillement, le textile, l'industrie légère et l'agro-industrie, qui sont tous très vulnérables aux chocs tarifaires douaniers.

Après des années de libéralisation économique soutenue par des donateurs, les nouveaux venus aux niveaux inférieurs de l'industrialisation, sont pris au dépourvu par une mesure tarifaire qui a été appliquée sans tenir compte des niveaux de développement, a-t-il ajouté.

Le secteur automobile sud-africain, qui représente 22% de ses exportations totales vers les Etats-Unis, fait partie des secteurs les plus durement touchés par les droits de douane distincts appliqués aux voitures fabriquées à l'étranger.

Les droits de douane américains auront une série d'effets économiques négatifs sur les pays africains. La baisse des recettes d'exportation entraîne une réduction des réserves de devises étrangères, ce qui exerce une pression à la baisse sur les monnaies nationales. Cette dépréciation rend à son tour les importations plus chères, ce qui augmente le coût de la vie dans les pays touchés.

Dans le même temps, la capacité des pays africains à rembourser leurs dettes sera également entravée par la baisse des recettes d'exportation et la détérioration des perspectives économiques, ce qui pourrait déclencher des crises du crédit souverain et affaiblir encore la capacité des gouvernements à financer des projets de développement.

L'impact potentiel va au-delà des perturbations commerciales immédiates. Les droits de douane américains empêchent les entreprises africaines d'accumuler les capitaux nécessaires à leur mise à niveau technologique et à leur transformation industrielle par le biais des exportations. En conséquence, le processus d'industrialisation de l'Afrique est entravé, la reléguant au bas de la chaîne de valeur mondiale.

Balew Demissie, consultant à l'Institut d'études politiques d'Ethiopie, a averti que bien que l'Ethiopie mette en œuvre une stratégie de substitution des importations, elle n'a pas encore importé les équipements mécaniques essentiels pour y parvenir. La dépréciation de sa monnaie augmentera sans aucun doute les coûts et entravera ses efforts pour progresser dans la chaîne industrielle.

Face à l'incertitude des politiques commerciales des Etats-Unis, les pays africains adhèrent activement à l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine, qui vise à promouvoir le commerce et les investissements interafricains en éliminant les barrières tarifaires internes, en établissant des chaînes de valeur régionales, en réalisant des économies d'échelle et en renforçant la position de l'Afrique dans le paysage commercial mondial. A ce jour, 47 des 55 membres de l'Union africaine ont ratifié l'accord.

La Banque mondiale estime que d'ici 2035, cet accord devrait permettre de sortir 30 millions d'Africains de la pauvreté extrême, d'augmenter le revenu total de l'Afrique de 450 milliards de dollars et d'accroître les exportations du continent de près de 29%. Fin

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