GOMA (RDC), 30 avril (Xinhua) -- Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lancé mercredi une opération de rapatriement de plusieurs centaines de membres désarmés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC), depuis la ville de Goma vers la capitale, Kinshasa.
Ces personnels s'étaient réfugiés dans la base de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) à Goma depuis la fin janvier, moment où la ville est tombée sous le contrôle des rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23).
Selon Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma, cette opération est le fruit de longues négociations entre les différentes parties prenantes, notamment le gouvernement de la RDC, la MONUSCO et les représentants du M23.
Bien que le nombre exact des personnes concernées n'ait pas été divulgué, le CICR a confirmé qu'il s'agit de plusieurs centaines d'individus qui étaient restés à la base de la MONUSCO depuis le début de la crise.
"Ces personnes seront accueillies et prises en charge par les autorités nationales à leur arrivée à Kinshasa", a dit Mme Favier, en soulignant que cette opération était menée dans le strict respect du droit international humanitaire et sur la base du consentement volontaire des intéressés.
Dans le cadre de l'accord conclu avec le CICR, toutes les parties ont pris l'engagement d'assurer la sécurité des convois et de contribuer activement au succès de cette opération humanitaire complexe. "Nous appelons tous les acteurs à faire preuve d'un grand sens des responsabilités, au vu de la sensibilité de cette mission", a-t-elle ajouté.
Bruno Lemarquis, chef par intérim de la MONUSCO, a salué le dévouement des équipes sur le terrain et réaffirmé l'engagement de la mission à remplir son mandat, même dans les conditions les plus critiques. Il a également salué le rôle essentiel du CICR en tant qu'intermédiaire neutre.
Les FARDC ont également salué, par voie de communiqué, le lancement de l'évacuation vers Kinshasa des militaires, policiers et membres de leurs familles qui bénéficiaient depuis plus de trois mois de la protection de la MONUSCO à Goma.
Parallèlement, cette semaine a également marqué le début du retrait des troupes de la force régionale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) de la ville de Goma via la frontière rwandaise, conformément aux accords conclus avec le M23 et aux décisions prises par les chefs d'Etat de la région.
L'est de la RDC est en proie à des conflits depuis des décennies, notamment en raison des offensives du M23. Malgré les efforts diplomatiques en cours, la situation humanitaire dans la région continue de se dégrader rapidement.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés rapporte que plus de 100.000 Congolais ont fui vers les pays voisins au cours du seul premier trimestre 2025. A l'intérieur de la RDC, les camps surpeuplés et les communautés hôtes peinent à faire face à l'afflux, avec des risques croissants d'épidémies de mpox, de choléra et de rougeole. Fin
