RDC-Rwanda : l'espoir d'un accord de paix face à la crise humanitaire (PAPIER GENERAL) - Xinhua - french.news.cn
Samedi 3 mai 2025

RDC-Rwanda : l'espoir d'un accord de paix face à la crise humanitaire (PAPIER GENERAL)

French.news.cn | 2025-04-27 à 10:36

KINSHASA, 26 avril (Xinhua) -- Dans un contexte de crise humanitaire sans précédent, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé vendredi à Washington une Déclaration de principes, marquant une avancée majeure vers une désescalade des tensions à l'est de la RDC.

La déclaration, signée par la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, prévoit le respect mutuel des souverainetés et de l'intégrité territoriale, la résolution pacifique des différends, ainsi que la fin du soutien aux groupes armés déstabilisant la région.

Les deux parties se sont engagées à produire un projet d'accord de paix global d'ici le 2 mai, afin de transformer cet engagement en solutions concrètes.

Outre l'engagement sécuritaire, la déclaration encourage le retour volontaire et sécurisé des déplacés ainsi que la création de nouvelles chaînes de valeur économiques régionales, avec la participation annoncée du secteur privé américain.

Bien que la signature suscite un regain d'espoir, nombre d'observateurs restent prudents, rappelant que de précédentes tentatives de cessez-le-feu se sont soldées par des échecs. "Vous êtes en droit d'attendre plus que des promesses", a affirmé Mme Wagner, soulignant la portée critique de cette nouvelle initiative.

UNE CRISE HUMANITAIRE AYANT ATTEINT UN NIVEAU CRITIQUE

Depuis des décennies, l'est de la RDC est le théâtre de violences récurrentes, exacerbées par les offensives du Mouvement du 23 mars (M23), que Kinshasa accuse Kigali de soutenir. Le Rwanda, de son côté, nie tout appui au M23 et reproche aux forces congolaises leur collusion avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), accusées d'avoir participé au génocide de 1994. La situation humanitaire dans l'est de la RDC se dégrade de manière alarmante.

Selon les Nations Unies, plus d'un million de personnes, dont près de 400.000 enfants, ont été nouvellement déplacées depuis janvier 2025, s'ajoutant aux cinq millions de déplacés internes recensés avant la récente flambée des violences.

Les combats ont contraint des dizaines de milliers de familles à fuir à travers forêts et frontières, vers l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi. Nombre d'entre elles vivent désormais sans accès à un abri, à l'eau potable ou aux soins médicaux de base.

Les camps de déplacés près de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, sont gravement surpeuplés, tandis que les organisations humanitaires, débordées, peinent à répondre aux besoins urgents. La présence d'une centaine de groupes armés dans les provinces de l'Est, alimentée par les enjeux liés à l'exploitation minière, accroît encore l'instabilité.

La directrice générale de l'UNICEF, Catherine Russell, a récemment alerté le Conseil de sécurité sur un "niveau de souffrance humaine inédit depuis des décennies" en RDC. Les humanitaires, confrontés à un manque chronique de financements, peinent à contenir l'aggravation de la crise.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) indique que plus de 100.000 réfugiés congolais ont traversé les frontières vers les pays voisins au cours du premier trimestre 2025. A l'intérieur du territoire, la surpopulation des camps et des communautés d'accueil accroît les risques d'épidémies de mpox, de choléra et de rougeole. Fin

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