GENEVE, 25 avril (Xinhua) -- L'intervention humanitaire mise en place au Burundi pour répondre à l'afflux récent de réfugiés en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) est mise à rude épreuve, car la crise du financement des opérations entrave la délivrance de l'aide et tend les relations entre les réfugiés et les communautés hôtes, a averti vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Ces nouveaux arrivants fuyant le conflit en RDC constituent la première nouvelle crise de réfugiés à se produire dans le contexte des coupes drastiques en matière de financement humanitaire et les conséquences sont déjà très graves, a indiqué lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève, Ayaki Ito, directeur du HCR pour les urgences, de retour du Burundi.
Si le HCR et ses partenaires poursuivent leurs efforts pour fournir une aide vitale et des services de protection, les besoins croissants, conjugués à des coupes budgétaires extrêmes, font que la réponse reste insuffisante, a-t-il déploré.
Depuis janvier, a poursuivi M. Ito, plus de 71.000 personnes ont fui les violences persistantes dans l'est de la RDC pour se réfugier au Burundi. Depuis lors, plus de 12.300 d'entre elles ont été transférées vers le site de réfugiés de Musenyi, dans l'est du Burundi, à environ cinq heures de route de la frontière avec la RDC. D'autres vivent auprès de communautés hôtes dans les zones frontalières.
Les conditions de vie dans le site de réfugiés de Musenyi, qui accueille aujourd'hui quelque 16.000 réfugiés, sont devenues intenables. En raison de la surpopulation, des tentes d'urgence ont dû être installées sur des terres basses initialement destinées à l'agriculture. Avec l'arrivée de la saison des pluies, beaucoup de ces tentes sont aujourd'hui inondées, "ce qui aggrave encore les conditions de vie et augmente les risques de maladies".
Par ailleurs, en raison d'un manque criant de fonds, le HCR et ses partenaires sont confrontés à des difficultés majeures pour fournir des services de protection aux victimes de violences sexistes et aux enfants non accompagnés ou séparés, a souligné M. Ito.
Le HCR appelle les donateurs et les partenaires au développement à renforcer leur soutien afin d'améliorer les services vitaux destinés aux réfugiés au Burundi, et à investir dans des initiatives à long terme qui bénéficieront à la fois aux réfugiés et aux communautés hôtes. Les partenaires humanitaires dans le pays ont besoin de 76,5 millions de dollars pour répondre à la crise actuelle, a-t-il conclu. Fin

