KAMPALA, 26 janvier (Xinhua) -- Les pays en développement devraient participer activement à l'élaboration des décisions qui les concernent directement, plutôt que d'en abandonner la responsabilité à d'autres nations, a estimé le ministre ougandais des Affaires étrangères, Jeje Odongo.
"Si la décolonisation n'est peut-être pas une priorité pour nous, la justice, qui faisait partie intégrante de la question de la décolonisation, est toujours une question pour nous. Le monde est-il juste ? Non. Nous cherchons à nous assurer que nous avons un système judiciaire qui fonctionne", a déclaré M. Odongo dans un entretien accordé à Xinhua lors d'une récente réunion à laquelle ont participé de hauts responsables des membres du Mouvement des non-alignés (MNA).
Le MNA est une organisation internationale dédiée à la représentation des intérêts et des aspirations du Sud global et comprend 121 pays en développement. Il aspire à établir un front uni en cette période de tensions géopolitiques accrues.
A la naissance du MNA en 1961, les nouvelles nations postcoloniales hésitaient à rejoindre un bloc politique unique pendant la Guerre froide. Notant que la fracture actuelle dans le Nord du monde appelait le Sud global à rester uni, M. Odongo a souligné que les défis mondiaux complexes avaient donné une nouvelle vie aux principes fondateurs du Mouvement des non alignés.
"Le monde d'aujourd'hui est plus instable et il y a des luttes pour une nouvelle redistribution du pouvoir (...) Nous, les pays du Sud global, les pays les moins développés, cherchons à instaurer la justice dans la répartition du pouvoir, la justice dans le développement et l'humanité", a-t-il dit.
Alors que l'Ouganda succède à l'Azerbaïdjan à la présidence du MNA, le ministre a annoncé que son pays continuerait à renforcer la solidarité et la collaboration entre les pays du Sud global au cours de son mandat de trois ans.
"La reconfiguration du système de gouvernance mondiale est en cours et le MNA doit avoir son mot à dire", a affirmé M. Odongo. Il a fait remarquer que par le passé, le système occidental de gouvernance était dicté aux pays en développement par les puissances occidentales. Aujourd'hui, de nouveaux systèmes de gouvernance ont démontré leur capacité à fonctionner.
Alors qu'une grande partie du Nord développé continue de prôner l'unilatéralisme, le Sud global doit maintenir le cap du multilatéralisme, a-t-il recommandé, soulignant que c'est grâce à cela que les pays peuvent négocier collectivement sur les questions internationales qui les concernent. Fin
