LE CAIRE, 6 avril (Xinhua) -- Vingt ans après l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis en 2003, la démocratie qu'ils avaient promise n'est jamais devenue une réalité et des millions d'Irakiens sont toujours contraints de se déplacer à l'intérieur du pays et souffrent encore d'instabilité économique et de violence, selon un article publié mercredi sur le site Internet d'Al Jazeera.
Dans l'article intitulé "'Nous sommes toujours déplacés', 20 ans après la guerre en Irak", la journaliste Hanna Duggal a souligné que la guerre américaine et ses destructions avaient marqué le pays arabe, son peuple et sa culture, au lieu de lui apporter la démocratie promise.
L'invasion et l'occupation de l'Irak par les Etats-Unis ont eu un "coût humain" considérable dans ce pays, a écrit Mme Duggal. La guerre a entraîné de multiples vagues de déplacements à grande échelle, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays atteignant 2,6 millions en 2007. En 2022, près de 1,2 million de personnes se sont déplacées en Irak.
Outre les personnes déplacées à l'intérieur du pays, des millions d'autres Irakiens sont devenus des réfugiés. Au plus fort de la crise en 2007, plus de 2,3 millions d'Irakiens ont fui le pays, et 80 % d'entre eux se sont retrouvés dans les pays voisins, la Syrie et la Jordanie.
En outre, l'éviction de Saddam Hussein a créé une vacance du pouvoir qui a entraîné une guerre civile et une instabilité économique prolongée, a fait remarquer Mme Duggal.
Selon les données compilées par le Uppsala Conflict Data Program, au moins 7.966 événements conflictuels ont été enregistrés dans le pays entre 2003 et 2021. Cela représente au moins un conflit par jour sur une période de 19 ans.
En conséquence, la violence persistante, la pénurie de produits de base, la dollarisation et l'instabilité de la politique monétaire ont contribué à une forte inflation, laissant de nombreux Irakiens dans la pauvreté absolue.
Outre la perte de capital humain, la guerre a détruit le précieux patrimoine du pays après la chute de Bagdad en avril 2003, lorsque des pillards ont pénétré dans le Musée national d'Irak et ont dérobé 15.000 objets.
La guerre a également eu un impact considérable sur le secteur de l'éducation en Irak, en particulier pour les femmes irakiennes, selon l'article. Avant la guerre, le système éducatif irakien bénéficiait d'importantes ressources et était ouvert aux femmes ; mais l'invasion américaine a eu de graves répercussions sur ce secteur et en a restreint l'accès pour de nombreux segments de la société.
"Nous souffrons encore beaucoup de toutes ces décisions (prises depuis la guerre en Irak), alors ce que je veux vraiment, c'est avoir une vie normale, que l'on me laisse tranquille, que l'on ne me force pas à faire des choses et que l'on ne me dise pas ce que je dois faire", a dit Meethak al-Khatib, journaliste et cinéaste irakien, à Al Jazeera. Fin




