BUDAPEST, 20 février (Xinhua) -- Le conflit entre la Russie et l'Ukraine est une "guerre par procuration" que les Etats-Unis ont imposé à l'Europe, a déclaré Zoltan Kiszelly, directeur du Centre d'analyse politique de l'Institut hongrois Szazadveg, au cours d'une interview accordée à Xinhua avant le premier anniversaire du début du conflit.
D'après M. Kiszelly, les Etats-Unis sont "le principal soutien de l'Ukraine avec des armes et de l'argent", faisant du conflit une "guerre par procuration" entre la Russie et l'Occident ou, plus précisément, entre la Russie et les Etats-Unis.
"Dans cette 'guerre par procuration' en Europe, les Etats-Unis poussent les Européens à soutenir l'Ukraine", a-t-il affirmé.
Cependant, l'Europe de l'Ouest n'est plus habituée à prendre part à des opérations militaires et, par conséquent, ses dépenses militaires ont diminué au cours des dernières décennies de paix et elle est moins capable de fournir à l'Ukraine les équipements militaires nécessaires, a indiqué l'expert.
Selon M. Kiszelly, l'une des graves conséquences du conflit russo-ukrainien serait la division du monde en deux. On trouverait d'un côté les pays anglo-saxons, l'Union européenne (UE) et quelques pays asiatiques, qui représentent le bloc ayant imposé des sanctions à la Russie.
De l'autre côté, l'Est serait constitué des deux tiers restants du monde, ou de tous les pays qui ont choisi de rester en dehors du conflit et de s'abstenir d'imposer des sanctions.
"Les deux tiers du monde ne se joignent pas aux sanctions parce qu'ils pensent que c'est uniquement un outil utilisé par l'Occident pour étendre son influence", a poursuivi M. Kiszelly, ajoutant que les pays de l'Est voulaient jouir du libre-échange tel que proposé par la Chine.
L'expert hongrois a aussi averti qu'une telle division politique pourrait mener à une division technologique. "Au lieu d'une norme internationale, nous aurons deux normes : une norme orientale et une norme occidentale."
Ce double système mettrait non seulement en péril le libre-échange international, mais aurait également des conséquences dévastatrices pour l'Europe, a noté M. Kiszelly. Fin