ABIDJAN, 28 octobre (Xinhua) -- La Côte d'Ivoire s'apprête à accueillir très prochainement le "Djidji Ayôkwé", le tambour parleur centenaire du peuple Atchan ou Ebrié d'Abidjan, confisqué en 1916 par l'administration coloniale française et actuellement conservé au Musée du Quai Branly à Paris.
Dans le cadre des préparatifs du retour du tambour parleur sur ses terres, la ministre ivoirienne de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a pris part à une cérémonie organisée par le Collectif des chefs de la fratrie Bidjan jeudi au siège de la chefferie d'Adjamé-village à Abidjan.
La cérémonie avait pour but de "conjurer le mauvais sort et faciliter le retour" du "Djidji Ayôkwé".
Long de 3,31 mètres et pesant 430 kilos pour 0,78 mètres de diamètre en une pièce unique, le "Djidji Ayôkwé" (panthère-lion, littéralement en français), véritable moyen de communication du peuple Atchan contre la colonisation française servait surtout à sonner l'alerte à l'arrivée des colons.
Le tambour, qui émettait des sons variés à quelque 20 kilomètres à la ronde, était utilisé pour transmettre des messages aux différents villages autour d'Abidjan.
Selon la directrice générale de la Culture de Côte d'Ivoire, Silvie Memel Kassi, le tambour a été confisqué en 1916 par l'administration coloniale et figurait en tête de liste de 148 oeuvres culturelles réclamées par la Côte d'Ivoire à la France en 2018.
Pour la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, le retour du tambour parleur est un "moment historique" pour la Côte d'Ivoire.
"Tout est mis en place pour la réussite de ce projet", a-t-elle souligné non sans annoncer que "dans quelques jours" une délégation de chefs se rendrait au Quai Branly en France pour la cérémonie rituelle qui doit permettre la restauration de l'objet sacré, "en bon état mais un peu vermoulu au niveau de sa base", dans le respect des us et coutumes qui facilitent "son retour chez lui dans la paix, la concorde et la solidarité".
Le tambour parleur devait être restitué à la suite d'une loi spécifique votée par le parlement français comme pour les oeuvres rendues au Bénin et au Sénégal ou tout au moins après une décision de mise en dépôt du tambour à Abidjan par les autorités françaises en attendant le vote de la loi. Fin
