PARIS, 10 octobre (Xinhua) -- Le manque de données dans de nombreux pays, dont les Etats-Unis, sur la race et l'origine ethnique des personnes arrêtées ou tuées par la police constitue un obstacle majeur à la lutte contre le racisme systémique, a rapporté la chaîne France 24.
Après le meurtre en mai 2020 de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans non armé, à Minneapolis par un policier américain blanc, un groupe d'experts des Nations Unies a déclaré qu'il était "vital" de rendre le racisme systémique "visible" dans le monde entier.
Aux Etats-Unis, il n'existe pas de système centralisé pour collecter des statistiques dans plus de 18.000 agences d'application de la loi, a rapporté France 24, citant des enquêteurs de l'ONU.
Mais selon Collette Flanagan, qui a fondé Mothers Against Police Brutality après que son fils afro-américain Clinton Allen a été tué par la police de Dallas, au Texas, en 2013, une personne noire avait "2,5 fois plus de risques d'être abattue" par la police aux Etats-Unis.
Clinton Allen n'était pas armé, pourtant l'officier blanc qui lui a tiré dessus à sept reprises "a perçu mon fils comme une menace", a-t-elle témoigné devant les experts de l'ONU. Et l'officier a échappé à toute responsabilité pénale et civile pour avoir tué le fils de Mme Flanagan.
Il est "crucial de collecter, d'analyser, d'utiliser et de publier des données, classées par race ou origine ethnique", a souligné Yvonne Mokgoro, ancienne juge sud-africaine qui dirige le groupe d'experts des Nations Unies.
Selon elle, le profilage racial et le recours excessif à la force pendant et après les interactions avec les forces de l'ordre et le système de justice pénale sont signalés mais ne figurent pas dans les statistiques officielles.
Il s'agit d'une "première étape essentielle pour mettre en lumière l'ampleur du racisme systémique à l'encontre des Africains et des personnes d'ascendance africaine", a-t-elle estimé. Fin
