PARIS, 9 août (Xinhua) -- La France est à nouveau frappée par une sécheresse "exceptionnelle" après un mois de juillet marqué par des épisodes de canicules et de violents incendies. Les conséquences de ce nouveau phénomène lié au réchauffement climatique inquiètent les autorités, qui ont appelé à réduire l'usage de l'eau.
La quasi-totalité des départements de la France métropolitaine ont été placés en "vigilance" ou en "alerte" sécheresse. Le pays souffre de cet épisode de sécheresse depuis une semaine et Météo France a encore annoncé des températures élevées pour la deuxième semaine du mois d'août.
Une "sécheresse exceptionnelle (...) la plus grave jamais enregistrée dans notre pays", a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne, qui a activé vendredi dernier une cellule interministérielle de crise sur le sujet. Les autorités craignent en effet des risques de tension sur les ressources en eaux en raison de la sécheresse.
Mme Borne et ses ministres ont également multiplié les appels à ne pas gaspiller l'eau. Selon le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en quelques jours seulement, "plus d'une centaine de communes" ont été privées d'eau potable.
"On a devant nous des semaines très compliquées qui nécessitent des sobriétés, des efforts, des luttes contre le gaspillage (d'eau) de tous les jours. C'est un contexte historique, compliqué, qui a des chances de se reproduire", a averti M. Béchu, en déplacement au barrage de Sainte-Croix dans le département des Alpes-de-Haute-Provence.
Les préfets de plusieurs départements ont pris des mesures invitant les usagers (particuliers, collectivités, services publics, entreprises et industriels) à adopter une gestion économe de l'eau afin de préserver les ressources.
C'est le cas en Ile-de-France, notamment dans la ville de Paris et dans les communes des départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, où il est recommandé de limiter les usages d'ordre secondaire comme le nettoyage des voitures, de réduire le lavage des voies et trottoirs au "strict nécessaire de salubrité" ou encore de limiter les arrosages des espaces verts.
Selon plusieurs spécialistes, le déficit pluviométrique qui s'est accentué au printemps en France, accompagné de fortes chaleurs, expliquent cet épisode de sécheresse. Dans un communiqué, la préfecture de Paris indique que les précipitations observées depuis l'automne 2021 sur une grande partie du territoire métropolitain, y compris sur l'Ile-de-France, ont été inférieures aux normales.
Gonéri Le Cozannet, chercheur au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), a prévenu sur Franceinfo que la France traverse cet été trois des quatre risques déjà identifiés pour l'Europe : "fortes chaleurs qui présentent un risque pour les écosystèmes, notamment par les incendies ; une perte de productivité agricole liée à la sécheresse ; et enfin, une pénurie d'eau. Tant que le climat continue à se réchauffer, ces événements seront de plus en plus probables". Fin
