NAIROBI, 22 juillet (Xinhua) -- Les créanciers privés occidentaux sont responsables de la plus grande partie du fardeau de la dette de l'Afrique, selon une étude publiée le 11 juillet par l'ONG britannique Debt Justice.
Elle note que les gouvernements africains ont trois fois plus de dettes envers les banques, les gestionnaires d'actifs et les négociants en pétrole occidentaux que la Chine. Les taux d'intérêt sont deux fois supérieurs à ceux de la Chine.
Le rapport indique que 35% de la dette extérieure des pays africains est due à des prêteurs privés occidentaux, contre 12% à des prêteurs chinois. Le taux d'intérêt moyen de ces prêts privés est de 5%, contre 2,7% pour les prêts publics et privés chinois.
Le soi-disant "piège de la dette" exploité par certains politiciens et médias occidentaux contre la Chine est faux, ont déclaré des intellectuels et économistes africains.
"La question du piège de la dette a toujours été une calomnie politique", selon Charles Onunaiju, directeur du Centre des études sur la Chine basé au Nigeria, ajoutant que ce terme n'était rien d'autre qu'une diversion visant à absoudre l'Occident de ses responsabilités.
Selon Costantinos Bt. Costantinos, professeur de politique publique à l'Université d'Addis-Abeba en Ethiopie, les responsables politiques et médias occidentaux sont incapables d'adopter une perspective rationnelle sur l'influence croissante de la Chine en Afrique.
"Ils dépeignent la Chine comme un prêteur prédateur qui utilise le capital comme une arme afin de pratiquer une nouvelle forme de colonialisme en Afrique", accuse-t-il, soulignant que ces accusations n'avaient que peu de fondement factuel.
"Pendant longtemps, les prêteurs occidentaux n'ont pas été mis sur la sellette pour l'allègement de la dette parce qu'ils ont réussi à tromper le monde en lui faisant croire que seuls les prêteurs chinois représentaient une menace pour l'Afrique", assure Mubarak Mugabo, journaliste du groupe de presse ougandais Vision Group.
Les pays émergents et en développement connaissent des sorties de capitaux soutenues depuis quatre mois consécutifs, a déclaré la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, lors d'une récente réunion, ajoutant que plus de 30% des pays émergents et en développement et 60% des pays à faible revenu sont en situation de surendettement ou proches de l'être.
La Chine a étendu la suspension de la dette à d'autres pays en développement pendant la pandémie, mais les prêteurs privés occidentaux ne l'ont pas fait, selon Tim Jones, responsable des politiques publiques à Debt Justice.
"La Chine a fait beaucoup en acceptant de conclure un accord commun avec plus de 19 pays d'Afrique, en parvenant à une compréhension commune de la manière dont elle va poursuivre l'allègement de leur dette", note Beatrice Matiri-Maisori, maître de conférences en économie à l'Université Riara au Kenya.
D'après Charles Onunaiju, la Chine a démontré ce qu'un grand pays responsable devrait faire à cet égard et les Africains souhaitent voir davantage de tels exemples. Financé par la Chine, le projet du port en eau profonde de Lekki à Lagos, centre économique du Nigeria, créera jusqu'à 170.000 emplois et apportera des milliards de dollars de revenus au gouvernement après sa mise en service, dit-il en indiquant qu'"il ne s'agit pas de propagande. C'est la réalité".
La Chine a permis aux gouvernements africains d'accéder à de bons financements pour soutenir leur développement, relève Peter Kagwanja, directeur de l'Institut de politique africaine basé au Kenya. "Ce sont des choses dont nous n'aurions jamais, jamais pu rêver avant que la Chine n'entre en scène en tant que partenaire de l'Afrique", dit-il. Fin