TUNIS, 9 juillet (Xinhua) -- A l'instar de toute la communauté musulmane à travers le monde, les Tunisiens célèbrent samedi la Fête du Sacrifice (l'Aïd al-Adha), l'une des principales fêtes religieuses pour cette communauté, malgré la situation financière délicate à laquelle ils sont confrontés.
"Cette année, la célébration de l'Aïd al-Adha coïncide avec une situation financière très difficile, notamment des prix en flagrante flambée et un pouvoir d'achat détérioré à la lumière de la crise que traverse mon pays, actuellement", a commenté Mohamed Haffoudhi, un diplômé de l'Institut national de l'éducation physique et du sport.
Malgré son diplôme en sport, Mohamed est, actuellement, employé à l'aéroport international de Tozeur (province du sud-est de la Tunisie).
"Mon père a acheté ce mouton, par exemple, à 580 dinars alors qu'il ne suffisait pas à toute ma famille, tellement étendue", a regretté Mohamed, quelques instants après la fin de la cérémonie du sacrifice.
En effet, cette année, les prix des mouton sur le marché local varient entre 500 et 1500 dinars (environ 160 à 500 dollars) : "Le prix d'un petit mouton est devenu encore plus élevé que le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG)", a confié à Xinhua, Houcem Rjeb, ingénieur en génie civil.
D'après ce dernier, qui nous a invité à assister à une réception de toute sa famille à l'occasion de cette fête, "la célébration de cette fête religieuses obligatoire demeure d'une année à l'autre plus difficile avec un taux d'inflation de plus de 8% (cette année) en plus de la détérioration de la plupart des indicateurs économiques phares du pays".
Sa femme, Rahma, a assuré que "les préparatifs à cette fête, dont la préparation des repas auxiliaires, la grillade et finalement le nettoyage et le débarrassage, constituent un vrai casse-tête pour toute femme tunisienne".
Installé au grand-Tunis depuis plus de 15 ans après avoir décroché un travail au sein d'une des sociétés de télécommunications, Mounir Fadhel (39 ans), a estimé que "la célébration de cette fête était imposée à nous tous malgré la délicatesse de la situation de mon pays".
Il a ajouté : "Personnellement, je ne me pardonne pas si je n'arrive pas à satisfaire le souhait de mon petit garçon, Khalil, de voir un mouton dans la maison à l'occasion de cette fête, sans oublier la contrainte religieuse".
A noter que l'Aïd al-Adha est marquée, en Tunisie, par une grande affluence des Tunisiens sur les moyens de transport publics et privés pour pouvoir se déplacer à travers les 24 provinces du pays. En effet, la Société nationale du transport interurbain (SNTRI) et les sociétés régionales du transport vont assurer 4.085 voyages organisés et 1.184 voyages supplémentaires sur toutes ses lignes, soit une hausse de 29% par rapport à l'offre globale habituelle. Fin
