|
French.xinhuanet.com | Publié le 2021-08-06 à 21:04
YINCHUAN, 6 août (Xinhua) -- "Maman, si je ne peux pas aller à l'école, je le regretterai toute ma vie." Ma Yan, fille de paysans du nord-ouest de la Chine, a écrit cela dans son journal il y a 20 ans lorsqu'elle a appris que sa famille n'avait plus les moyens de l'envoyer à l'école.
Bouleversée par le désespoir de sa fille, Bai Juhua, la mère de Ma Yan, a confié le journal à des journalistes français de passage. Avec leur aide, le journal de Ma Yan a été traduit en français et publié en France.
Dans ce journal intime, Ma Yan raconte ses journées de cours et explique la difficulté de la vie dans la région rurale du Ningxia, région autonome Hui du nord-ouest du pays. Elle témoigne de la difficulté des filles des milieux ruraux à poursuivre leurs études. Le contraste est énorme entre la pauvreté et cette soif d'apprendre, et le livre a retenu l'attention du monde.
A Xihaigu, où se trouve le village de la petite Ma Yan, la pauvreté extrême persiste depuis des milliers d'années et la déperdition scolaire était courante, surtout chez les filles.
La publication du journal a apporté à la famille de Ma Yan des revenus importants et un fonds spécial a été créé avec les dons recueillis par des Français en Europe, permettant à Ma Yan et à des dizaines d'autres enfants de poursuivre leurs études. Pour Ma Yan, le plus grand obstacle de son rêve a été levé, et elle est allée jusqu'à l'université.
Cependant, vingt ans après, le monde dans ce journal a changé, avec le développement miraculeux du pays.
La route qui mène au village natal de Ma Yan a été bitumée, mais il n'y reste que quelques foyers, le gouvernement local a aidé la plupart des villageois à déménager ailleurs où les conditions de vie sont plus favorables.
"L'éducation obligatoire est généralisée et la réduction de la pauvreté a aidé à élever le niveau de vie de la population, on n'a plus d'enfants dans le besoin d'aide (pour aller à l'école)", a dit Bai Juhua.
Comme l'économie locale se développe, l'éducation n'est plus négligeable à Xihaigu. Des projets d'amélioration de nutrition ont permis aux élèves d'avoir des aliments abondants et diététiques. Dans le Collège No. 3 du district de Tongxin, où Ma Yan avait fait ses études, les équipements nécessaires pour le sport, les loisirs sont installés. Dans la classe, le tableau noir traditionnel a été remplacé par un tableau blanc électronique avec lequel les collégiens ruraux peuvent suivre le même cours que les collégiens urbains, comblant ainsi le maillon faible de l'éducation rurale.
Ma Chengqi, ancien camarade de Ma Yan, qui avait poursuivi ses études dans la pauvreté, est devenu un fonctionnaire local. "Les villageois de l'époque n'attachaient pas d'importance à l'éducation, ils pensaient qu'il était plus important de manger à leur faim", a-t-il rappelé.
"Mais aujourd'hui, quel village n'a pas d'étudiants universitaires ?", a-t-il indiqué.
En 2019, la Chine a achevé la création du plus grand système d'éducation supérieur dans le monde. En 2020, le taux brut de scolarisation du secteur de l'enseignement supérieur du pays a atteint 54,4%, selon le ministère chinois de l'Education.
Quant à l'école maternelle, que Ma Chengqi n'a pas connu dans son enfance, elle est omniprésente dans les zones rurales dans le Ningxia. Selon les données du département régional de l'éducation, le taux d'accès à l'éducation préscolaire a atteint 88,51% en 2020.
La position défavorable des filles dans les zones rurales a totalement changé grâce à l'éducation. "Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus de filles qui abandonnent les études pour se marier", a dit Ma Ruyun, directeur du Collège No.3 du district de Tongxin.
"Si des filles ne sont pas qualifiées pour les lycées, leurs parents les enverront dans des écoles professionnelles", a-t-il expliqué. Fin