(COVID-19) Un expert français en biosécurité rejette la théorie de la fuite de laboratoire (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-08-04 à 16:25

BEIJING, 4 août (Xinhua) -- Le laboratoire P4 (pathogène de classe 4) de l'Institut de virologie de Wuhan (WIV) a été construit dans le cadre d'une étroite coopération franco-chinoise et il n'y a aucun doute sur sa conformité aux meilleurs standards internationaux de biosécurité. La théorie de la fuite du nouveau coronavirus de ce laboratoire n'est pas crédible, estime Gabriel Gras, un expert français en biosécurité.

Face aux polémiques sur l'origine de la pandémie mondiale, cet ancien coordinateur français en charge du suivi de la construction du laboratoire P4 au WIV l'assure : "Je ne spécule pas, je préfère m'appuyer sur des faits".

Pendant son séjour en Chine, il a participé à la coordination de la mise en œuvre de l'Accord franco-chinois de 2004 sur les maladies infectieuses émergentes et, dans ce cadre, au suivi de la construction, puis de l'accréditation du laboratoire P4 de Wuhan. De 2012 à 2017, il s'est rendu dans ce laboratoire une à deux fois par mois.

Selon lui, la construction et le fonctionnement du laboratoire de Wuhan se sont conformés à des normes très strictes. "C'était mon travail de vérifier tout cela et il n'y avait aucun doute sur le niveau de sécurité de l'installation : j'y ai travaillé en tant qu'expert en biosécurité et en confinement biologique, et chercheur en virologie", a-t-il précisé.

La théorie de la fuite du virus SRAS-CoV-2 du WIV "est contre le bon sens, car les coronavirus ne nécessitent pas d'être manipulés dans un laboratoire P4", a indiqué l'expert français.

"Il est très coûteux d'exploiter un laboratoire P4, en argent mais aussi en temps, puisque les expériences sont plus longues à mettre en place du fait des contraintes liées à la sécurité telles que le port d'un scaphandre surpressé (...) On ne travaille pas en P4 (sur) des agents pathogènes de classe 3, pas plus qu'on ne travaille en P3 (sur) des agents pathogènes de classe 2, c'est du simple bon sens. Comme je l'ai indiqué précédemment : les coronavirus sont de classe 2 (la plupart) ou 3 (le SRAS-CoV de 2002, le MERS-CoV de 2012 et enfin le SRAS-CoV-2 de 2019). Aucun n'est classé au niveau 4", a noté Gabriel Gras.

En effet, la classification P4 d'un laboratoire signifie "pathogène de classe 4", ce qui implique qu'on y manipule les micro-organismes les plus pathogènes tels que la fièvre hémorragique à virus Ebola. Dans le monde, les laboratoires de ce type sont également nommés BSL4 (de l'anglais biosafety level 4).

"Utiliser un P4 pour travailler sur un coronavirus, c'est comme si vous utilisiez une grue de 20 tonnes pour déplacer un réfrigérateur de 30 kilos, ce serait complètement illogique", a-t-il avancé. Les classifications des agents pathogènes, ainsi que les directives sur les conditions de leur manipulation, sont établies par l'OMS et les différentes autorités nationales pertinentes; elles sont publiques et disponibles sur internet.

Pour ce qui est de l'origine du SRAS-CoV-2, il s'agit d'un tout autre débat. Actuellement, les analyses faites par les scientifiques spécialistes de ces questions ont conclu que le virus était naturel et pas artificiel, ce qui fait consensus dans la communauté scientifique. "Donc, il est apparu dans la nature et pas en laboratoire et il reste à découvrir comment il s'est transmis à l'homme", a souligné Gabriel Gras. Fin

 
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(COVID-19) Un expert français en biosécurité rejette la théorie de la fuite de laboratoire (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-08-04 à 16:25

BEIJING, 4 août (Xinhua) -- Le laboratoire P4 (pathogène de classe 4) de l'Institut de virologie de Wuhan (WIV) a été construit dans le cadre d'une étroite coopération franco-chinoise et il n'y a aucun doute sur sa conformité aux meilleurs standards internationaux de biosécurité. La théorie de la fuite du nouveau coronavirus de ce laboratoire n'est pas crédible, estime Gabriel Gras, un expert français en biosécurité.

Face aux polémiques sur l'origine de la pandémie mondiale, cet ancien coordinateur français en charge du suivi de la construction du laboratoire P4 au WIV l'assure : "Je ne spécule pas, je préfère m'appuyer sur des faits".

Pendant son séjour en Chine, il a participé à la coordination de la mise en œuvre de l'Accord franco-chinois de 2004 sur les maladies infectieuses émergentes et, dans ce cadre, au suivi de la construction, puis de l'accréditation du laboratoire P4 de Wuhan. De 2012 à 2017, il s'est rendu dans ce laboratoire une à deux fois par mois.

Selon lui, la construction et le fonctionnement du laboratoire de Wuhan se sont conformés à des normes très strictes. "C'était mon travail de vérifier tout cela et il n'y avait aucun doute sur le niveau de sécurité de l'installation : j'y ai travaillé en tant qu'expert en biosécurité et en confinement biologique, et chercheur en virologie", a-t-il précisé.

La théorie de la fuite du virus SRAS-CoV-2 du WIV "est contre le bon sens, car les coronavirus ne nécessitent pas d'être manipulés dans un laboratoire P4", a indiqué l'expert français.

"Il est très coûteux d'exploiter un laboratoire P4, en argent mais aussi en temps, puisque les expériences sont plus longues à mettre en place du fait des contraintes liées à la sécurité telles que le port d'un scaphandre surpressé (...) On ne travaille pas en P4 (sur) des agents pathogènes de classe 3, pas plus qu'on ne travaille en P3 (sur) des agents pathogènes de classe 2, c'est du simple bon sens. Comme je l'ai indiqué précédemment : les coronavirus sont de classe 2 (la plupart) ou 3 (le SRAS-CoV de 2002, le MERS-CoV de 2012 et enfin le SRAS-CoV-2 de 2019). Aucun n'est classé au niveau 4", a noté Gabriel Gras.

En effet, la classification P4 d'un laboratoire signifie "pathogène de classe 4", ce qui implique qu'on y manipule les micro-organismes les plus pathogènes tels que la fièvre hémorragique à virus Ebola. Dans le monde, les laboratoires de ce type sont également nommés BSL4 (de l'anglais biosafety level 4).

"Utiliser un P4 pour travailler sur un coronavirus, c'est comme si vous utilisiez une grue de 20 tonnes pour déplacer un réfrigérateur de 30 kilos, ce serait complètement illogique", a-t-il avancé. Les classifications des agents pathogènes, ainsi que les directives sur les conditions de leur manipulation, sont établies par l'OMS et les différentes autorités nationales pertinentes; elles sont publiques et disponibles sur internet.

Pour ce qui est de l'origine du SRAS-CoV-2, il s'agit d'un tout autre débat. Actuellement, les analyses faites par les scientifiques spécialistes de ces questions ont conclu que le virus était naturel et pas artificiel, ce qui fait consensus dans la communauté scientifique. "Donc, il est apparu dans la nature et pas en laboratoire et il reste à découvrir comment il s'est transmis à l'homme", a souligné Gabriel Gras. Fin

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