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French.xinhuanet.com | Publié le 2021-07-09 à 03:24
OTTAWA, 8 juillet (Xinhua) -- La députée indépendante canadienne et ancienne ministre libérale de la Justice Jody Wilson-Raybould a estimé jeudi que le Parlement était devenu de plus en plus "toxique et inefficace".
"De mon siège, au cours des six dernières années, j'ai remarqué un changement au Parlement, une régression. Il est devenu de plus en plus toxique et inefficace tout en marginalisant simultanément les individus de certains milieux", a écrit Mme Wilson-Raybould dans une lettre ouverte sur son compte Twitter, dans laquelle elle a annoncé qu'elle ne se représenterait pas aux prochaines élections fédérales.
Mme Wilson-Raybould s'est dite déçue par le pouvoir excessif des partis politiques canadiens et des responsables non élus du cabinet du Premier ministre, ainsi que par les "normes dépassées" du système électoral majoritaire uninominal à un tour.
"La politique fédérale est, à mon avis, de plus en plus le triomphe honteux de la partisanerie nuisible sur l'action de fond", a-t-elle écrit.
Mme Wilson-Raybould a souligné qu'il fallait réduire la partisanerie et apporter des changements structurels au système démocratique pour que le pays puisse relever les grands défis, notamment le redressement après la pandémie de COVID-19, la réconciliation avec les populations autochtones et les changements climatiques.
"Cette idée est née d'une longue réflexion et de la rédaction d'articles sur mes propres expériences à Ottawa, des idées que d'autres ont partagées avec moi et d'une prise de conscience croissante de la profondeur des changements nécessaires dans notre culture politique", a estimé l'ancienne ministre de la Justice.
Mme Wilson-Raybould a été élue pour la première fois en tant que députée libérale en 2015, devenant ainsi la première ministre de la Justice autochtone du Canada. Mais elle a démissionné du gouvernement Trudeau et a ensuite été évincée du Parti libéral à la suite du scandale SNC-Lavalin.
Au centre du scandale se trouvaient ses allégations selon lesquelles le Premier ministre Justin Trudeau et son cabinet l'ont pressée d'obtenir un accord de poursuite différée pour la société d'ingénierie québécoise SNC-Lavalin, qui l'aurait protégée de poursuites pour des accusations de corruption liées à des pots-de-vin versés à des responsables libyens.
Ces allégations ont donné lieu à une série d'audiences explosives en commission qui ont finalement conduit à l'éviction de deux ministres et à la démission du secrétaire principal de M. Trudeau.
Mme Wilson-Raybould a été réélue en tant que députée indépendante lors des élections fédérales de 2019. Fin