|
French.xinhuanet.com | Publié le 2021-06-01 à 16:26
LONDRES, 1er juin (Xinhua) -- Alors que le président américain Joe Biden a demandé la semaine dernière une explication sur les origines de la COVID-19 à la communauté américaine du renseignement, il devient de plus en plus évident que seule la politique pourra justifier une histoire des origines du nouveau coronavirus que Washington aimera.
Ce point de vue est partagé par plusieurs responsables et experts américains qui estiment que la théorie du complot selon laquelle le virus pourrait s'être échappé d'un laboratoire est fondamentalement politique, a rapporté lundi le quotidien britannique Financial Times (FT).
Des responsables actuels et anciens ont déclaré qu'un facteur crucial expliquant l'acceptation par l'administration Biden de telles théories, que les démocrates avaient auparavant réfutées, est que le précédent locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, partisan de la fabrication de telles théories, n'était plus en fonction.
Ainsi, les démocrates n'ont plus à craindre que les efforts de Trump visant à calomnier la Chine pour détourner le blâme pourraient l'aider à remporter les élections.
La semaine dernière, M. Biden a annoncé qu'un tiers des 18 branches de la communauté du renseignement penchaient davantage vers la théorie d'une fuite de laboratoire, bien qu'elles ne disposent pas de suffisamment de preuves, selon le FT.
"La communauté (du renseignement) dans son ensemble est loin d'être parvenue à quelque chose qu'on pourrait même qualifier de semi-conclusion ferme", a jugé Paul Pillar, un ancien haut responsable de la CIA, cité par le quotidien économique.
"Le fait que de nombre des agences impliquées ne soient pas arrivées à un consensus, ne serait-ce que pour établir un jugement de 'faible confiance', vous montre combien elles sont loin de parvenir à quelque chose de concluant", a-t-il ajouté.
En mars dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait estimé que l'irruption du nouveau coronavirus à la faveur d'un incident en laboratoire était "extrêmement improbable", réfutant les théories sur ce sujet.
Lesdites théories sont fausses et certains articles dans des médias américains ne reposent que sur du ouï-dire, a estimé le biologiste allemand Matthias Glaubrecht, directeur scientifique du département de la diversité animale de l'Université de Hambourg, dans une récente interview accordée à l'hebdomadaire Der Spiegel.
Dans un entretien donné la semaine dernière à la chaîne australienne ABC, Dominic Dwyer, professeur à l'Université de Sydney et membre de l'équipe d'experts de l'OMS envoyée en Chine pour enquêter sur l'origine du nouveau coronavirus, a noté qu'aucune preuve ne venait étayer cette théorie.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dit ne pas être convaincu par la théorie d'une fuite de laboratoire. Dans une interview exclusive diffusée dimanche par la chaîne canadienne CBC, il a dit : "Je garde l'esprit ouvert à ce sujet, mais je serai clair avec vous : à ce jour, les choses que j'ai vues ne suggèrent pas que le (...) candidat N°1 pour ça soit une fuite de laboratoire".
"Ce que j'ai vu suggère qu'à l'heure actuelle, le suspect N°1 de l'origine de ce virus est toujours une maladie zoonotique résultant de l'élevage d'animaux sauvages d'une manière ou d'une autre", a-t-il ajouté. Fin