(Multimédia) Une page de l'histoire de Montargis teintée du "rouge chinois" (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-05-11 à 03:15

La place Deng Xiaoping, prise en photo le 22 mars 2021 à Montargis, en France. (Xinhua/Gao Jing)

MONTARGIS (France), 10 mai (Xinhua) -- Située à environ 100 km de Paris, Montargis est une commune au confluent de plusieurs rivières, ce qui lui donne à la fois l'ambiance romantique de Venise et le charme des villes chinoises semi-aquatiques au sud du fleuve Yangtsé. Cette ville, chargée d'une histoire laissant des marques indélébiles, se distingue des autres villes françaises en raison de liens solides avec la Chine.

En 1919, de jeunes intellectuels chinois se sont rendus par vagues en France, notamment à Paris, Montargis et Lyon, en vue d'étudier les concepts avancés et les technologies scientifiques modernes et de trouver comment sauver leur peuple et leur pays. Ils ont laissé leur traces "rouges", symbole de l'esprit révolutionnaire, sur chaque parcelle du territoire. Parmi eux, on peut citer des pionniers de la révolution démocratique chinoise comme Zhou Enlai, Deng Xiaoping, Cai Hesen et Chen Yi, ou encore de nombreux pionniers en matière d'éducation, d'art, de culture ou de sciences et technologies.

Après une centaine d'années, le Mouvement travail-études a été inscrit dans l'histoire de Montargis. Aujourd'hui, beaucoup d'anciens emplacements où les jeunes Chinois vivaient et travaillaient restent bien présents.

Quand on arrive sur la place de la gare de Montargis, un panneau bilingue français et chinois saute aux yeux. Il raconte que cette ville est intimement liée avec la Chine, surtout avec l'histoire du Mouvement travail-études.

En 2014, en mémoire de l'ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping venu étudier et travailler à Montargis, la ville a baptisé la place de la gare "place Deng Xiaoping". Cinq ans plus tard, une grande sculpture dénommée "Monument du Centenaire", qui commémore les 100 ans du Mouvement travail-études chinois en France, a été installée sur cette place.

Dans le bureau du maire de Montargis, Benoît Digeon, il y a un modèle réduit du "Monument du Centenaire". "Le monument qui rappelle l'épopée de ces jeunes Chinois est très gros, et on m'a offert un modèle réduit qui est un témoignage de cette amitié avec la Chine", a indiqué le maire à Xinhua lors d'une interview récente.

Plus d'une dizaine de panneaux comme celui de la place Deng Xiaoping ont été installés ces dernières années afin de permettre aux habitants et aux visiteurs de mieux connaître cette partie de l'histoire de la ville. A environ 1,5 km de la gare, un panneau dans le jardin Durzy est un peu différent des autres et comprend une photo pas très claire en noir et blanc.

Le panneau installé dans le jardin Durzy, pris en photo le 8 avril 2021 à Montargis, en France. (Xinhua/Gao Jing)

C'est la photo de groupe des membres de l'association Nouveau Peuple à Montargis, prise en juillet 1920. Du 6 au 10 juillet de cette année-là, les membres ont convoqué une réunion pendant laquelle la méthode à adopter pour "transformer la Chine et le monde" a suscité un vif débat. Et c'est justement à cette occasion que l'idée de "fonder un parti communiste" a été proposée.

Selon Jean-Louis Rizzo, professeur français agrégé d'histoire, "les thèses de Montargis ont été un peu le ferment, l'embryon" pour le Parti communiste chinois.

En quittant le jardin Durzy, en franchissant une petite rivière et en parcourant environ 200 m à pied, on arrive au 15 rue Raymond Tellier. C'est un ancien bâtiment dont l'histoire remonte à plus de 300 ans. Vers 1920, dans cette maison, plusieurs chambres individuelles ont été louées à de jeunes Chinois. Aujourd'hui, elle a été rénovée en tant que Musée historique de l'Amitié franco-chinoise.

Au premier étage du musée, une carte de travail de Deng Xiaoping à l'usine Hutchinson et son titre de séjour en tant qu'étudiant-ouvrier à Montargis sont exposés.

Le Musée historique de l'Amitié franco-chinoise, pris en photo le 22 mars 2021 à Montargis, en France (Xinhua/Gao Jing)

En octobre 1920, Deng Xiaoping, qui venait d'avoir 16 ans, est arrivé en France. En février 1922, il a déménagé et s'est temporairement installé à Montargis. De là, sa vie a commencé à connaître un tournant majeur.

Après des rencontres et échanges fréquents avec d'autres étudiants chinois, M. Deng a commencé à s'intéresser au marxisme et a acquis une compréhension plus profonde du monde et de la situation de la Chine, ce qui l'a incité à explorer davantage l'avenir du pays et ses propres aspirations et, finalement, à réaliser sa transformation d'un jeune patriote en un communiste à la foi inébranlable.

Wang Peiwen, présidente de l'association de l'Amitié Chine-Montargis et directrice du Musée historique de l'Amitié franco-chinoise, a expliqué que le musée n'avait pas seulement pour but de conserver des traces de l'histoire, mais aussi de faire office de plateforme d'échange.

Agé de 21 ans, Baptiste Ducharme, étudiant de l'Université d'Orléans, fait un stage dans le musée. L'histoire des jeunes Chinois d'il y a plus de 100 ans l'a beaucoup impressionné et il espère un jour aller en Chine pour poursuivre ses études.

Dans le contexte perturbé de la pandémie de COVID-19, la fréquentation touristique est pour le moment très basse en France. Mais selon M. Digeon, "nous espérons aussi que le tourisme de Chinois à Montargis va reprendre. Il y a une centaine de jeunes à Montargis qui apprennent le chinois, il faut qu'ils puissent trouver une utilité à leur apprentissage et aller dans ce beau pays pour revenir en France avec des idées tout aussi novatrices". Fin

 
Vous avez une question, une remarque, des suggestions ? Contactez notre équipe de rédaction par e-mail à xinhuanet_french@news.cn

(Multimédia) Une page de l'histoire de Montargis teintée du "rouge chinois" (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-05-11 à 03:15

La place Deng Xiaoping, prise en photo le 22 mars 2021 à Montargis, en France. (Xinhua/Gao Jing)

MONTARGIS (France), 10 mai (Xinhua) -- Située à environ 100 km de Paris, Montargis est une commune au confluent de plusieurs rivières, ce qui lui donne à la fois l'ambiance romantique de Venise et le charme des villes chinoises semi-aquatiques au sud du fleuve Yangtsé. Cette ville, chargée d'une histoire laissant des marques indélébiles, se distingue des autres villes françaises en raison de liens solides avec la Chine.

En 1919, de jeunes intellectuels chinois se sont rendus par vagues en France, notamment à Paris, Montargis et Lyon, en vue d'étudier les concepts avancés et les technologies scientifiques modernes et de trouver comment sauver leur peuple et leur pays. Ils ont laissé leur traces "rouges", symbole de l'esprit révolutionnaire, sur chaque parcelle du territoire. Parmi eux, on peut citer des pionniers de la révolution démocratique chinoise comme Zhou Enlai, Deng Xiaoping, Cai Hesen et Chen Yi, ou encore de nombreux pionniers en matière d'éducation, d'art, de culture ou de sciences et technologies.

Après une centaine d'années, le Mouvement travail-études a été inscrit dans l'histoire de Montargis. Aujourd'hui, beaucoup d'anciens emplacements où les jeunes Chinois vivaient et travaillaient restent bien présents.

Quand on arrive sur la place de la gare de Montargis, un panneau bilingue français et chinois saute aux yeux. Il raconte que cette ville est intimement liée avec la Chine, surtout avec l'histoire du Mouvement travail-études.

En 2014, en mémoire de l'ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping venu étudier et travailler à Montargis, la ville a baptisé la place de la gare "place Deng Xiaoping". Cinq ans plus tard, une grande sculpture dénommée "Monument du Centenaire", qui commémore les 100 ans du Mouvement travail-études chinois en France, a été installée sur cette place.

Dans le bureau du maire de Montargis, Benoît Digeon, il y a un modèle réduit du "Monument du Centenaire". "Le monument qui rappelle l'épopée de ces jeunes Chinois est très gros, et on m'a offert un modèle réduit qui est un témoignage de cette amitié avec la Chine", a indiqué le maire à Xinhua lors d'une interview récente.

Plus d'une dizaine de panneaux comme celui de la place Deng Xiaoping ont été installés ces dernières années afin de permettre aux habitants et aux visiteurs de mieux connaître cette partie de l'histoire de la ville. A environ 1,5 km de la gare, un panneau dans le jardin Durzy est un peu différent des autres et comprend une photo pas très claire en noir et blanc.

Le panneau installé dans le jardin Durzy, pris en photo le 8 avril 2021 à Montargis, en France. (Xinhua/Gao Jing)

C'est la photo de groupe des membres de l'association Nouveau Peuple à Montargis, prise en juillet 1920. Du 6 au 10 juillet de cette année-là, les membres ont convoqué une réunion pendant laquelle la méthode à adopter pour "transformer la Chine et le monde" a suscité un vif débat. Et c'est justement à cette occasion que l'idée de "fonder un parti communiste" a été proposée.

Selon Jean-Louis Rizzo, professeur français agrégé d'histoire, "les thèses de Montargis ont été un peu le ferment, l'embryon" pour le Parti communiste chinois.

En quittant le jardin Durzy, en franchissant une petite rivière et en parcourant environ 200 m à pied, on arrive au 15 rue Raymond Tellier. C'est un ancien bâtiment dont l'histoire remonte à plus de 300 ans. Vers 1920, dans cette maison, plusieurs chambres individuelles ont été louées à de jeunes Chinois. Aujourd'hui, elle a été rénovée en tant que Musée historique de l'Amitié franco-chinoise.

Au premier étage du musée, une carte de travail de Deng Xiaoping à l'usine Hutchinson et son titre de séjour en tant qu'étudiant-ouvrier à Montargis sont exposés.

Le Musée historique de l'Amitié franco-chinoise, pris en photo le 22 mars 2021 à Montargis, en France (Xinhua/Gao Jing)

En octobre 1920, Deng Xiaoping, qui venait d'avoir 16 ans, est arrivé en France. En février 1922, il a déménagé et s'est temporairement installé à Montargis. De là, sa vie a commencé à connaître un tournant majeur.

Après des rencontres et échanges fréquents avec d'autres étudiants chinois, M. Deng a commencé à s'intéresser au marxisme et a acquis une compréhension plus profonde du monde et de la situation de la Chine, ce qui l'a incité à explorer davantage l'avenir du pays et ses propres aspirations et, finalement, à réaliser sa transformation d'un jeune patriote en un communiste à la foi inébranlable.

Wang Peiwen, présidente de l'association de l'Amitié Chine-Montargis et directrice du Musée historique de l'Amitié franco-chinoise, a expliqué que le musée n'avait pas seulement pour but de conserver des traces de l'histoire, mais aussi de faire office de plateforme d'échange.

Agé de 21 ans, Baptiste Ducharme, étudiant de l'Université d'Orléans, fait un stage dans le musée. L'histoire des jeunes Chinois d'il y a plus de 100 ans l'a beaucoup impressionné et il espère un jour aller en Chine pour poursuivre ses études.

Dans le contexte perturbé de la pandémie de COVID-19, la fréquentation touristique est pour le moment très basse en France. Mais selon M. Digeon, "nous espérons aussi que le tourisme de Chinois à Montargis va reprendre. Il y a une centaine de jeunes à Montargis qui apprennent le chinois, il faut qu'ils puissent trouver une utilité à leur apprentissage et aller dans ce beau pays pour revenir en France avec des idées tout aussi novatrices". Fin

010020070770000000000000011100001399372161