WASHINGTON, 15 avril (Xinhua) -- Les réformes continues de la Chine vers un développement de haute qualité, durable et équilibré peuvent contribuer à réduire les émissions de CO2, a estimé jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva.

"Passer d'une croissance basée sur de lourds investissements à celle sur la consommation et soutenir l'expansion des services et des hautes technologies (...) réduira la demande en énergie et l'intensité des émissions de CO2 liées à la croissance, rendant ainsi plus facile la réalisation de vos objectifs climatiques", a-t-elle dit lors d'un séminaire sur la finance verte et la politique climatique organisé par le FMI et la Banque populaire de Chine.

Notant que la tarification du carbone était l'outil le plus efficace et le plus économiquement rentable pour réduire ces émissions, Mme Georgieva a noté que l'actuelle tarification du carbone en vigueur en Chine pourrait être étendue à cette fin.

"La Chine fait un grand pas en avant en introduisant un système national d'échange de droits d'émission de carbone pour son secteur de l'énergie", a-t-elle poursuivi, ajoutant que ce système peut devenir "plus global" en se concentrant plutôt sur un plafond d'émissions totales et en adoptant graduellement davantage d'objectifs ambitieux au fil du temps.

La directrice générale du FMI a également indiqué que les perspectives pour les économies mondiales "commencent à s'améliorer", alors que son institution a récemment révisé à la hausse ses prévisions pour la croissance mondiale à 6% pour cette année et 4,4% pour 2022.

Avec une prédiction de croissance revue à la hausse pour la Chine cette année, prévue pour se situer à 8,4%, le FMI prédit que ce pays "contribuera en moyenne à plus d'un quart de la croissance du PIB mondial d'ici 2026", a noté Mme Georgieva.

Elle a appelé les pays à transformer en opportunité la crise sanitaire mondiale générée par le nouveau coronavirus, en "construisant des économies plus vertes et plus résilientes" au changement climatique, ce qui pourrait aider à atteindre un redressement plus durable et inclusif.

Une politique panachant tarification du carbone et incitation aux investissements verts pourrait accroître le PIB mondial d'environ 0,7% dans les 15 ans à venir et créer quelque 12 millions d'emplois d'ici 2027, selon elle.

Pour Mme Georgieva, la communauté internationale doit aussi prendre des mesures pour apporter les financements verts et les transferts de technologies dont les économies en développement ont besoin pour renforcer leurs propres efforts en matière de lutte contre le changement climatique.