BEIJING, 8 avril (Xinhua) -- Après un confinement de 76 jours contre le nouveau coronavirus, la mégapole chinoise de Wuhan s'est finalement reconnectée avec le reste du monde le 8 avril 2020. Un an plus tard, la Chine a fait d'énormes efforts pour contenir le virus et contribué à la bataille mondiale contre ce fléau.

"Ca a été une décision très audacieuse, opportune et sage qui a entraîné une baisse rapide des cas de COVID-19, compensant ainsi largement les pertes pour l'économie", estime ainsi Omera Naseer, spécialiste de santé publique à l'Institut national de la santé au Pakistan.

"J'admire vraiment la démarche de confinement de la Chine, car elle a eu des effets majeurs sur l'endiguement du COVID-19 non seulement en Chine, mais dans le monde entier", a-t-elle dit à Xinhua.

Plus précisément, l'experte souligne que la résilience, la détermination et le comportement responsable des plus de 10 millions d'habitants de Wuhan qui ont respecté les ordres de confinement stricts donnés par leur gouvernement sont "un exemple à suivre pour le monde".

"Cela a montré au monde que si le gouvernement et la société agissent ensemble avec responsabilité, les défis majeurs peuvent être relevés assez facilement", selon Mme Naseer.

Les mesures anti-épidémiques de la Chine peuvent être classées en trois grandes catégories, analyse Costantinos Bt. Costantinos, professeur en politiques publiques à l'Université d'Addis-Abeba en Ethiopie.

Tout d'abord, la Chine a entrepris une surveillance active des cas immédiatement après notification de la présence du virus mortel. Des tests massifs ont été menés dès que les équipements de laboratoire ont été mis à disposition par des sources en Chine et à l'étranger.

"Cela a permis à la Chine de se lancer dans une identification rapide et une réponse à tous les cas de coronavirus qui sont apparus à Wuhan", dit-il.

Deuxièmement, ces mesures ont été complétées par un confinement strict des villes et la mise en quarantaine des cas contacts, note l'universitaire, ajoutant que les institutions publiques ont aussi fourni des informations et des conseils instantanés sur les mesures de prévention.

Enfin, la Chine a fourni des orientations politiques rapides et opérationnelles tout en développant les capacités de son système de santé publique. "Cela a reposé sur la participation active des citoyens à la gestion de l'épidémie de COVID-19 en Chine", juge M. Costantinos.

La réponse chinoise a été "impressionnante" et ce pays a une fois de plus réussi à correctement faire face à une crise majeure, a estimé mardi sur la chaîne CNBC Tobias Adrian, directeur du département des marchés monétaires et des capitaux du Fonds monétaire international (FMI).

"La Chine est vraiment un exemple impressionnant, un cas isolé, au sens positif du terme", a-t-il dit, ajoutant qu'elle avait vaincu la pandémie de manière très agressive, très tôt et que l'économie était vraiment revenue à des niveaux normaux à la mi-2020, donc bien en avance sur tous les pays du monde".

S'exprimant au sujet des origines du nouveau coronavirus, Mme Naseer relève que son foyer originel demeure inconnu.

"La Chine contrôlait le virus alors qu'il se propageait rapidement dans les pays européens et américains", note-t-elle. "Le monde a été témoin du fait que la plupart des cas qui se sont propagés plus tard dans le monde ont été transmis via d'autres pays, et non via la Chine".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment publié un rapport sur le traçage mondial des origines du COVID-19, après que 34 experts de l'OMS et de la Chine ont mené conjointement une enquête sur place à Wuhan du 14 janvier au 10 février pour y étudier les pistes possibles.

Les résultats ont montré que "certains des échantillons suspects positifs avaient même été détectés plus tôt que le premier cas à Wuhan, suggérant la possibilité d'une circulation non détectée dans d'autres pays", indique le rapport.

"Il ne faut pas s'arrêter pas aux frontières nationales si l'on veut vraiment vaincre les pandémies. Nous devons nous unir avec d'autres pays pour nous concentrer sur leur émergence et essayer de les arrêter à l'avenir", a exhorté le zoologue britannique Peter Daszak, membre de l'équipe de l'OMS venue à Wuhan, lors d'un briefing sur le rapport.

Dans un récent entretien accordé Xinhua, Dominic Dwyer de l'Université de Sydney a souligné que le traçage de l'origine du coronavirus devait être effectué non seulement en Chine, mais dans d'autres parties du monde.

Le Pr Dwyer, également membre de l'équipe d'experts de l'OMS envoyée en Chine, a déclaré que des études supplémentaires étaient nécessaires pour enquêter sur les origines animales potentielles de ce virus qui continue de faire rage dans le monde.