WASHINGTON, 7 avril (Xinhua) -- La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a appelé mercredi les décideurs politiques à prendre les bonnes mesures en accordant à chacun une chance équitable, car l'économie mondiale est marquée par une reprise à plusieurs vitesses.

"La bonne nouvelle est que l'on peut apercevoir la lumière au bout du tunnel. Après une récession mondiale la plus forte depuis la Seconde guerre mondiale, la reprise est en chemin", a déclaré Mme Georgieva, dans son discours d'ouverture lors d'une conférence de presse en ligne à l'occasion de la Réunion de printemps de la Banque mondiale et du FMI.

Pourtant, malgré cette lueur d'espoir, la crise continue de faire planer son ombre, a-t-elle dit.

"Les situations économiques divergent de manière dangereuse. Un petit nombre d'économies, en tête desquelles les Etats-Unis et la Chine, avancent avec puissance, tandis que les pays plus pauvres prennent du retard dans une reprise à plusieurs vitesses", a déclaré Mme Georgieva.

"Nous sommes également confrontés à des incertitudes extrêmement fortes, en particulier en ce qui concerne l'impact des nouvelles souches du virus et les changements potentiels des conditions financières", a-t-elle poursuivi, ajoutant qu'il y avait un risque de séquelles supplémentaires pour l'économie.

Dans la publication du Programme de politique mondiale du FMI, Mme Georgieva a souligné trois priorités, dont la première est une diffusion équitable de vaccins.

Observant que la politique vaccinale était une politique économique, la directrice générale du FMI a indiqué qu'une progression plus rapide pour mettre fin à la crise sanitaire pourrait représenter un gain de près de 9.000 milliards de dollars pour le PIB mondial à l'horizon 2025.

"Les gouvernements doivent faire preuve du même sentiment d'urgence et de collaboration et fournir des vaccins à tout le monde et partout", a-t-elle souligné.

Afin d'offrir à chacun une chance équitable de reprise, les décideurs politiques doivent soutenir les foyers vulnérables et les entreprises viables face à la crise, adopter des mesures budgétaires ciblées et maintenir des conditions financières favorables.

Une fois la crise sanitaire achevée, les gouvernements devraient réduire progressivement leurs programmes d'aide, tout en intensifiant leurs aides à l'embauche, à la reconversion et à la formation, qui sont particulièrement importantes pour les jeuns qui ont souffert le plus de la crise.

Pour l'avenir, la priorité doit être d'augmenter les investissements publics, dans les projets écologiques et les infrastructures numériques, dans la santé et l'éducation, afin de s'assurer que chacun puisse bénéficier des transformations historiques vers une économie plus respectueuse de l'environnement, plus intelligente et plus inclusive, a-t-elle ajouté.