NEW YORK, 22 mars (Xinhua) -- La couche supérieure des Américains les plus fortunés déclare beaucoup moins ses revenus que ne l'avaient estimé les méthodes de l'administration fiscale américaine (IRS), a indiqué lundi le Wall Street Journal en citant les estimations à paraître des chercheurs de l'IRS et d'économistes du milieu universitaire.

Dans l'ensemble, les 1% de foyers les plus riches ne déclarent pas environ 21% de leurs revenus, dont 6 points de pourcentage en raison de stratégies sophistiquées que ne repèrent pas les audits aléatoires. Pour les 0,1% les plus fortunés, le montant des revenus non déclarés pourrait être presque deux fois supérieur à ce que suggèrent les méthodologies conventionnelles de l'IRS, selon les estimations citées par le quotidien américain.

Ces stratégies incluent l'évasion fiscale à l'étranger, qui a peut-être reculé après l'entrée en vigueur de conditions plus strictes en matière de déclaration il y a près d'une décennie. Cependant, de nombreux Américains à hauts revenus se servent également de partenariats et d'entités similaires pour contourner les impôts, une démarche de plus en plus répandue qui complique la tâche des autorités fiscales, a expliqué Daniel Reck, professeur adjoint d'économie à l'Ecole d'économie de Londres, qui est le principal auteur non gouvernemental des estimations.

"Ces sociétés transparentes, au sein desquelles les revenus passent directement dans les déclarations fiscales des propriétaires et ne sont pas imposés au niveau de la société, constituent une part de plus en plus importante de la richesse des 1% les plus fortunés, et plus particulièrement des 0,1% les plus fortunés", selon le Wall Street Journal. Les fonds d'investissement, les activités immobilières et les entreprises familiales à participation restreinte sont souvent structurés comme des partenariats.

Dans un témoignage prononcé la semaine dernière devant le Congrès, Charles Rettig, commissaire de l'IRS, a brièvement fait référence à ces estimations, qui devraient être publiées ce lundi dans un document de travail du Bureau national de la recherche économique, appelant les législateurs à fournir davantage de moyens à son administration pour contrôler les déclarations fiscales.

"Il ne s'agit pas seulement de comptabiliser combien de personnes nous contrôlons", a souligné M. Rettig, qui a soutenu que chaque dollar supplémentaire alloué au recouvrement des impôts pouvait générer cinq à sept dollars de revenus. "Nous avons besoin d'agents spécialisés."