WASHINGTON, 17 mars (Xinhua) -- Une "bonne et solide relation de travail" entre les Etats-Unis et la Chine est "dans l'intérêt de tous" alors que le monde appelle à la solidarité dans la lutte contre les défis internationaux qui menacent, y compris le changement climatique, selon un expert américain renommé.

"Nous attendons avec impatience la rencontre entre les chefs de la diplomatie des deux pays en Alaska, à égale distance entre les deux capitales", a déclaré Robert Lawrence Kuhn, président de la Fondation Kuhn, dans une interview accordée à Xinhua au sujet du prochain dialogue sino-américain de haut niveau.

Yang Jiechi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et directeur du Bureau de la Commission des Affaires étrangères du Comité central du PCC, le conseiller d'Etat et ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi, s'entretiendront jeudi et vendredi à Anchorage, en Alaska, avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan.

"Chaque partie a défini des attentes modestes, ce qui est toujours une bonne politique en matière de communication. Le point positif, c'est qu'elles se rencontrent", a analysé M. Kuhn, ajoutant qu'il espère que les deux parties pourront ainsi démarrer le processus d'établissement de canaux de communication régulière.

"Il est évidemment dans l'intérêt de tous (que la Chine et les Etats-Unis) aient une bonne et solide relation de travail, quelle que soit la manière dont cela se traduira", a-t-il poursuivi.

"J'estime personnellement qu'il faut reconnaître la ligne rouge de chaque pays dans leur désir de progresser à l'avenir, en mettant de côté tous les sujets sensibles que nous connaissons tous", a-t-il ajouté.

Les deux pays pourront ensuite définir des objectifs très spécifiques qui seront réalisés de manière positive, concernant par exemple la lutte contre le changement climatique, la maîtrise de la pandémie actuelle et celle des prochaines pandémies, a développé M. Kuhn.

L'expert a noté qu'il n'avait jamais considéré la Chine et les Etats-Unis comme de "vrais adversaires", malgré les remarques occasionnelles affirmant que les deux pays pourraient se diriger vers un "piège de Thucydide".

"Il n'existe pas de conflit fondamental au niveau le plus fondamental" entre les deux parties, selon M. Kuhn.

"Il faudrait analyser chaque élément de ce qui pourrait aboutir à une confrontation", a-t-il déclaré, excluant de ces éléments le progrès et le développement de la Chine.

"Tout le monde devrait être favorable au succès de la Chine car il contribuera au succès de tous. Si vous êtes favorable à l'échec de la Chine, alors le monde entier en pâtira", a-t-il soutenu.

M. Kuhn a souligné que le "vrai conflit" dans le monde d'aujourd'hui n'est "pas entre différentes nations, différents systèmes idéologiques ou différentes structures politiques", mais entre "les forces du développement stable, des avancées culturelles et de la connaissance scientifique et celles du chaos, de l'instabilité, de la discrimination et de l'oppression".

"Voilà le vrai conflit", a insisté l'expert, faisant valoir que sur cette base, la Chine et les Etats-Unis devraient être des alliés et non des adversaires.

Cependant, les deux pays doivent laisser "se dissiper un peu" la "rhétorique enflammée" entre eux sur les "sujets sensibles", a-t-il préconisé.

Beaucoup de "réflexion très sophistiquée" est nécessaire et il ne faut pas laisser le "mégaphone des médias sociaux" empêcher les deux pays de prendre des "décisions réfléchies et bien pesées" sur les questions bilatérales", a-t-il conclu.