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French.xinhuanet.com | Publié le 2021-03-15 à 12:56
Par Chi Xu
GENEVE, 15 mars (Xinhua) -- Un biologiste et climatologue de renommée internationale a exprimé son optimisme quant au rôle de la Chine dans les actions climatiques mondiales.
"Nous savons que la Chine peut changer rapidement, comme elle l'a fait par le passé, de tant de façons et a produit tant d'avantages pour sa population. Je suis convaincu que dans la décennie à venir, la Chine pourra purifier davantage son air, décarboniser encore ses énergies et créer plus de l'opulence", a déclaré Tim Flannery, professeur à l'Institut de hautes études internationales et du développement (à Genève en Suisse), lors d'un entretien par vidéo accordé récemment à Xinhua.
Le 11 mars, l'Assemblée populaire nationale (APN) de Chine a approuvé le projet du 14e Plan quinquennal du développement économique et social ainsi que les objectifs à long terme à l'horizon 2035, qui dressent les grandes lignes des actions à mener pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2060 et le pic d'émissions avant 2030.
M. Flannery s'est dit impatient de constater la réduction des émissions en Chine pour les cinq à dix années à venir, l'adaptation du pays aux effets inévitables du changement climatique, ainsi que la progression des technologies chinoises pour capturer, séquestrer et réutiliser le carbone atmosphérique.
Cet expert de renom a publié de nombreux livres sur l'histoire naturelle et le changement climatique. Il a présidé de 2007 à 2009 le Copenhagen Climate Council, une organisation importante de la société civile, dans l'optique de faire réussir la quinzième Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP15) qui n'a pas pu aboutir à un accord mondial.
"Les Chinois, en particulier, étaient venus à Copenhague pour agir", a noté M. Flannery, appelant la communauté internationale à se joindre à leurs efforts.
"Je pense que la situation a fondamentalement changé depuis", a-t-il souligné, "parce que les prix des énergies propres ont tellement baissé, la situation de la lutte contre le changement climatique est devenue gagnant-gagnant. Ceux qui agissent aujourd'hui seront mieux dotés demain".
M. Flannery est un partisan de la culture des algues, ce qui est considérée comme une solution pour capturer et séquestrer le dioxyde de carbone dans l'atmosphère. "Les algues poussent très rapidement. Elles aspirent le dioxyde de carbone de la couche supérieure de l'océan, donc de l'atmosphère, fixent le carbone, et une partie du carbone pouvant être transportée par les courants ou par d'autres moyens, vers les océans profonds", a-t-il affirmé.
"C'est l'une des rares industries dont nous disposons qui soit déjà susceptible d'une mise en œuvre à grande échelle et d'avoir d'énormes avantages : les algues peuvent désacidifier les océans, elles peuvent produire des protéines de haute qualité et nous aider à faire face au changement climatique".
Il s'est dit "impressionné" par l'expérience de l'Asie de l'Est dans la culture des algues, notant que la Chine cultive et récolte environ les trois quarts des algues marines du monde.
En dehors de la culture d'algues côtières, il a exhorté la communauté internationale à surmonter les difficultés et à explorer rapidement la faisabilité de la culture d'algues marines en mers médio-océaniques.
"L'augmentation et la diminution des émissions de gaz à effet de serre dans un pays auront un impact sur tous les autres", a-t-il souligné, précisant que les gaz émis, où qu'ils soient produits, seront mélangés dans l'atmosphère planétaire d'ici quelques semaines ou quelques mois.
"Par exemple, du gaz émis en Australie atteindra la Chine dans quelques semaines ou quelques mois. C'est pourquoi nous avons besoin d'une base commune pour les actions climatiques mondiales ", a-t-il dit concernant l'importance de la coopération internationale sur les actions climatiques.