|
French.xinhuanet.com | Publié le 2021-02-23 à 22:46
Grâce à l'application de l'agriculture moderne, les légumes ne sont plus rares sur le "toit du monde", ce qui rend les mets plus savoureux et nutritifs sur les tables tibétaines.
LHASSA, 23 février (Xinhua) -- Ngawang Norbu quitte le marché du mont Yaowang avec un sac rempli de tomates fraîches, d'œufs et de céleris, rentrant chez lui pour cuisiner.
"Quand j'étais enfant, nous ne mangions que du zanba (un plat courant au Tibet à base de farine) et de la viande. Nous cultivions des pommes de terre et des radis blancs, mais nous ne mangions jamais de légumes, et encore moins de volaille, d'œufs ou de fruits de mer", explique cet homme de 58 ans vivant à Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet.

Un vendeur dispose des légumes au marché du mont Yaowang, à Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet, dans le sud-ouest de la Chine, le 29 décembre 2019. (Photo : Zhou Jinshuai)
En raison des conditions naturelles difficiles et de l'insuffisance des réseaux de transport, les légumes étaient autrefois rares dans cette région de plateau reculée du sud-ouest de la Chine, où les terres cultivées sont peu nombreuses. La population locale dépendait des légumes transportés depuis d'autres régions du pays.
Il y a environ quatre décennies, la région entière produisait 26.000 tonnes de légumes par an, l'équivalent de seulement 40 grammes de légumes, soit environ le tiers d'une tomate, par personne et par jour.

Un agriculteur fertilise des plants d'aubergine dans une ferme de Nyingchi, dans la région autonome du Tibet, dans le sud-ouest de la Chine, le 22 mars 2020. (Photo : Zhang Rufeng)
Cette alimentation déséquilibrée entraînait la malnutrition, selon Puencog Zhaxi, chef de l'Hôpital populaire No 2 de la région autonome du Tibet. Les aliments traditionnels tibétains comme le zanba, la viande de yak et les produits laitiers sont riches en glucides, protéines et graisses, mais fournissent peu de fibres et de vitamines, ce qui augmente le risque d'hypertension, d'hyperlipidémie et de cholécystite.
Pour améliorer le régime alimentaire des habitants, des fermes maraîchères ont été construites dans toute la région, avec des techniques de plantation empruntées aux grandes zones agricoles prospères du pays.

Photo de serres dans le district de Zongang, dans la région autonome du Tibet, dans le sud-ouest de la Chine, le 7 mai 2020. (Photo : Zhan Yan)
"La promotion de l'agriculture moderne nous a permis de développer des techniques de plantation adaptées aux zones froides. La production de légumes dans toute la région a considérablement augmenté", a indiqué Yang Jianbin, fonctionnaire du département régional de l'agriculture et des affaires rurales.
En 2019, le Tibet comptait 26.000 hectares de terres arables utilisées pour la culture de légumes, avec une production de 771.900 tonnes, selon les chiffres officiels. Les grandes villes du Tibet peuvent produire 85% de leurs besoins en légumes en été et en automne, et environ 65% en hiver et au printemps.

Un employé trie des œufs dans un élevage de poulets du district de Lnaze, dans la région autonome du Tibet, dans le sud-ouest de la Chine, le 1er août 2020. (Photo : Zhan Yan)
L'industrie avicole s'est également rapidement développée, avec une production de 5.366 tonnes d'œufs en 2019. Les produits aquatiques gagnent aussi en popularité.
Sur le marché du mont Yaowang, dans le centre de Lhassa, environ sept tonnes de légumes, une tonne et demie d'œufs et 13 tonnes de poisson sont vendues chaque jour, selon Ma Xin, responsable du marché.
"Je peux acheter tout ce que je veux manger au marché. C'est une vie heureuse pour nous", explique M. Ngawang. ■