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French.xinhuanet.com | Publié le 2021-02-23 à 21:14
SYDNEY, 23 février (Xinhua) -- Il est "extrêmement improbable" que le SRAS-CoV-2, responsable du COVID-19, se soit échappé d'un laboratoire de la ville chinoise de Wuhan, a estimé lundi un membre de la mission de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) envoyée en Chine enquêter sur l'origine de la pandémie.
"L'option la plus politiquement sensible que nous ayons envisagée était celle du virus s'échappant d'un laboratoire", a indiqué Dominic Dwyer de l'Université de Sydney dans un article paru sur le média en ligne The Conversation. "Nous avons conclu que cette hypothèse était extrêmement improbable".
L'Institut de virologie de Wuhan "est un centre de recherche impressionnant et semble bien géré, prenant dûment en compte la santé de son personnel", a-t-il assuré. Le Pr Dwyer a dit avoir appris que des échantillons de sang des scientifiques y travaillant étaient régulièrement prélevés et stockés. Or, "aucune indice d'anticorps au coronavirus n'a été trouvée".
Selon lui, un groupe d'épidémiologistes cliniques au sein de l'équipe a examiné un grand nombre de données et d'informations sur ce sujet et "n'a trouvé aucune preuve claire d'une circulation substantielle du COVID-19 à Wuhan au cours de la dernière partie de l'année 2019 avant l'apparition du premier cas".
"Nous avons parlé à nos homologues chinois - scientifiques, épidémiologistes, médecins - pendant les quatre semaines de la mission de l'OMS en Chine. Nous étions en réunion avec eux jusqu'à 15 heures par jour. Nous sommes donc devenus des collègues, voire des amis", a dit le Pr Dwyer. "Cela nous a permis de renforcer le respect et la confiance d'une manière qu'il serait difficile d'établir via Zoom ou par email", a-t-il noté.
L'expert australien a jugé que le virus était très probablement d'origine animale, mais pas nécessairement issu d'un marché de produits frais à Wuhan. "Il est probablement passé à l'homme à partir d'une chauve-souris, via un animal intermédiaire encore inconnu dans un endroit inconnu", a-t-il dit, ajoutant que les experts "travaillaient toujours pour confirmer la chaîne exacte des événements qui ont conduit à la pandémie actuelle".
Dominic Dwyer a déclaré que la mission de l'OMS n'a constitué que la première phase de l'enquête. "Les enquêteurs vont également chercher davantage de données pour établir les preuves que le virus circulait en Europe, par exemple, plus tôt en 2019", a-t-il noté.
Ils "continueront de tester la faune et d'autres animaux de la région pour détecter les signes du virus", a indiqué l'expert. "Et nous continuerons d'apprendre de nos expériences pour améliorer la façon dont nous enquêterons sur la prochaine pandémie".