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French.xinhuanet.com | Publié le 2021-02-09 à 18:39
PARIS, 9 février (Xinhua) -- Avec une activité économique en janvier dernier inférieure à 5% de son niveau d'avant la crise pandémique, la Banque de France n'en a pas moins confirmé mardi sa prévision de croissance de +5% pour l'année 2021.
"Au total, nous estimons à -5% la perte de PIB sur le mois de janvier par rapport au niveau d'avant crise, soit le même niveau qu'en décembre et à comparer à -7% en novembre et -3% en octobre", a-t-elle indiqué dans sa note de conjoncture, ajoutant qu'après l'amélioration constatée en décembre, l'activité "évolue peu" dans l'industrie, les services et le bâtiment et demeure "extrêmement dégradée" dans l'hébergement et la restauration.
La prévision de +5% pour 2021 est "robuste et plutôt prudente, tout en rappelant bien sûr la forte incertitude sanitaire", a souligné le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans une interview parue mardi dans les journaux du groupe Ebra.
D'après l'enquête mensuelle de conjoncture réalisée par la BdF du 27 janvier au 3 février auprès de 8.500 entreprises, la croissance économique française semble mieux résister que prévu. "Malgré la poursuite et le renforcement du couvre-feu (...), l'activité est restée globalement stable sur l'ensemble du mois de janvier par rapport à décembre", note-t-elle.
En janvier dernier, l'activité dans le secteur industriel "évolue peu" et "le taux d'utilisation des capacités de production reste stable à 74% en moyenne en janvier", contre 79% avant la crise, ajoute la banque centrale.
Celle dans l'automobile s'inscrit quant à elle en hausse (de 68% à 70%), tout comme l'aéronautique et les autres transports qui, tout en restant à un niveau assez bas, progressent (de 64% à 66%). En revanche, le taux d'utilisation des capacités de production enregistre un tassement dans la chimie (de 82% à 80%).
Dans les services, la stabilité globale recouvre toujours une forte hétérogénéité entre secteurs : si l'activité demeure à un niveau bas dans l'hébergement et la restauration, les services aux entreprises sont bien orientés, notamment la publicité et le conseil de gestion, de même que la location de matériels et d'automobiles. Dans le bâtiment, l'activité est stable dans l'ensemble en janvier et reste proche de son niveau d'avant crise, à plus de 96%.
Pour février, la BdF anticipe une même dynamique de stabilisation du PIB à -5%.
En effet, "les chefs d'entreprise tablent sur une stabilité de l'activité dans l'industrie et le bâtiment et une très légère baisse dans les services, en signalant toutefois une incertitude accrue sur leurs perspectives", dit-elle. "La perte de PIB par rapport au niveau d'avant crise resterait autour de -5%. Encore plus qu'habituellement, ces estimations sont entourées d'une large marge d'incertitude, car très dépendantes de l'évolution des mesures sanitaires", prévient l'institution bancaire.