french.xinhuanet.com
 

L'efficacité du vaccin d'AstraZeneca pour les plus de 65 ans mise en doute par des pays européens sur fond de retards de livraison (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2021-02-03 à 16:47

BEIJING, 3 février (Xinhua) -- Les autorités sanitaires françaises et suédoises ont annoncé mardi qu'elles ne recommandaient pas le vaccin d'AstraZeneca contre le COVID-19 aux personnes âgées de 65 ans et plus, allant à l'encontre des recommandations de l'Agence européenne des médicaments (EMA).

Selon la Haute autorité de santé française (HAS) et l'Agence de santé publique suédoise (FHM), le laboratoire pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford, les développeurs de ce vaccin, n'ont pas encore fourni de données sur les patients de cette tranche d'âge.

"Ces données vont arriver dans les semaines qui viennent. Dans l'intervalle, nous recommandons son utilisation chez les moins de 65 ans", a ainsi déclaré mardi la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec.

La France et la Suède rejoignent ainsi un groupe croissant de pays européens ayant pris des positions similaires depuis que des experts allemands ont exprimé la semaine dernière des inquiétudes concernant l'efficacité de ce vaccin chez les personnes âgées.

La Commission européenne a accordé vendredi dernier une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour le vaccin d'AstraZeneca, suivant en cela une recommandation scientifique positive émise le même jour par l'EMA.

"Il n'y a pas encore assez de résultats chez les participants" de plus de 55 ans pour calculer l'efficacité du vaccin sur ce groupe, mais "une protection est attendue car une réponse immunitaire a été identifiée", a noté l'EMA, estimant que "le vaccin pouvait être utilisé chez les personnes âgées".

Il s'agit du troisième vaccin contre le nouveau coronavirus autorisé dans l'Union européenne après que ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna ont reçu leur feu vert fin décembre et début janvier.

L'UE s'est disputée fin janvier avec AstraZeneca après l'annonce par ce dernier qu'il pourrait livrer beaucoup moins de doses que promis pour le premier trimestre.

Selon le contrat signé en août dernier, la Commission européenne a passé commande de 300 millions de doses et posé une option pour 100 millions de plus. Le géant pharmaceutique avait d'abord promis de livrer 80 millions de doses au premier trimestre, mais a réduit ce volume à 40 millions en raison selon lui d'une perturbation de ses chaînes d'approvisionnement européennes.

Pourtant, le Royaume-Uni, pays comptant le plus grand nombre de morts du COVID-19 en Europe (108.013 en date de mardi), n'a quant à lui signalé aucune pénurie d'approvisionnement, ce qui a suscité des soupçons de Bruxelles selon lesquels des doses de vaccins produits dans l'UE seraient transportées de l'autre côté de la Manche.

Selon des médias européens, le PDG d'AstraZeneca, Pascal Soriot, a expliqué que le contrat avec les autorités britanniques avait été conclu en juin 2020, soit trois mois avant le contrat avec l'UE. De plus, ont-ils ajouté, Londres aurait stipulé que les doses provenant de la chaîne d'approvisionnement britannique iraient d'abord au Royaume-Uni.

Mais aux termes du contrat conclu avec l'UE, AstraZeneca doit recourir à quatre usines pour assurer sa production : deux dans l'UE et deux au Royaume-Uni. "Les deux usines britanniques font partie du contrat et doivent fournir les doses prévues", a souligné la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides.

Cette demande a été rejetée par Londres, qui a insisté sur le fait que les usines britanniques ne pouvaient exporter des vaccins vers d'autres pays qu'après avoir fourni 100 millions de doses à la population locale, a rapporté la semaine dernière le quotidien britannique The Guardian, citant des sources gouvernementales.

En représailles, la Commission européenne a publié vendredi dernier le contrat avec AstraZeneca et a entre-temps lancé une mesure de transparence pour réglementer les exportations des vaccins depuis l'union.

Les producteurs des deux autres vaccins autorisés par l'UE ont également annoncé des retards de livraison vers l'UE pour le premier trimestre, ce qui a plongé dans le désarroi la campagne vaccinale européenne, déjà en retard par rapport au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Tout vaccin contre le nouveau coronavirus est le bienvenu dans l'UE, car le bloc est confronté à des difficultés de livraison, a déclaré mardi la chancelière allemande Angela Merkel, évoquant les vaccins russe et chinois.

A ce jour, 237 candidats vaccins sont toujours en cours de développement à travers le monde - dont 63 en phase d'essais cliniques - dans des pays comme l'Allemagne, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, selon des informations publiées le 29 janvier par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

 
Vous avez une question, une remarque, des suggestions ? Contactez notre équipe de rédaction par e-mail à xinhuanet_french@news.cn

L'efficacité du vaccin d'AstraZeneca pour les plus de 65 ans mise en doute par des pays européens sur fond de retards de livraison (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-02-03 à 16:47

BEIJING, 3 février (Xinhua) -- Les autorités sanitaires françaises et suédoises ont annoncé mardi qu'elles ne recommandaient pas le vaccin d'AstraZeneca contre le COVID-19 aux personnes âgées de 65 ans et plus, allant à l'encontre des recommandations de l'Agence européenne des médicaments (EMA).

Selon la Haute autorité de santé française (HAS) et l'Agence de santé publique suédoise (FHM), le laboratoire pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford, les développeurs de ce vaccin, n'ont pas encore fourni de données sur les patients de cette tranche d'âge.

"Ces données vont arriver dans les semaines qui viennent. Dans l'intervalle, nous recommandons son utilisation chez les moins de 65 ans", a ainsi déclaré mardi la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec.

La France et la Suède rejoignent ainsi un groupe croissant de pays européens ayant pris des positions similaires depuis que des experts allemands ont exprimé la semaine dernière des inquiétudes concernant l'efficacité de ce vaccin chez les personnes âgées.

La Commission européenne a accordé vendredi dernier une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour le vaccin d'AstraZeneca, suivant en cela une recommandation scientifique positive émise le même jour par l'EMA.

"Il n'y a pas encore assez de résultats chez les participants" de plus de 55 ans pour calculer l'efficacité du vaccin sur ce groupe, mais "une protection est attendue car une réponse immunitaire a été identifiée", a noté l'EMA, estimant que "le vaccin pouvait être utilisé chez les personnes âgées".

Il s'agit du troisième vaccin contre le nouveau coronavirus autorisé dans l'Union européenne après que ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna ont reçu leur feu vert fin décembre et début janvier.

L'UE s'est disputée fin janvier avec AstraZeneca après l'annonce par ce dernier qu'il pourrait livrer beaucoup moins de doses que promis pour le premier trimestre.

Selon le contrat signé en août dernier, la Commission européenne a passé commande de 300 millions de doses et posé une option pour 100 millions de plus. Le géant pharmaceutique avait d'abord promis de livrer 80 millions de doses au premier trimestre, mais a réduit ce volume à 40 millions en raison selon lui d'une perturbation de ses chaînes d'approvisionnement européennes.

Pourtant, le Royaume-Uni, pays comptant le plus grand nombre de morts du COVID-19 en Europe (108.013 en date de mardi), n'a quant à lui signalé aucune pénurie d'approvisionnement, ce qui a suscité des soupçons de Bruxelles selon lesquels des doses de vaccins produits dans l'UE seraient transportées de l'autre côté de la Manche.

Selon des médias européens, le PDG d'AstraZeneca, Pascal Soriot, a expliqué que le contrat avec les autorités britanniques avait été conclu en juin 2020, soit trois mois avant le contrat avec l'UE. De plus, ont-ils ajouté, Londres aurait stipulé que les doses provenant de la chaîne d'approvisionnement britannique iraient d'abord au Royaume-Uni.

Mais aux termes du contrat conclu avec l'UE, AstraZeneca doit recourir à quatre usines pour assurer sa production : deux dans l'UE et deux au Royaume-Uni. "Les deux usines britanniques font partie du contrat et doivent fournir les doses prévues", a souligné la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides.

Cette demande a été rejetée par Londres, qui a insisté sur le fait que les usines britanniques ne pouvaient exporter des vaccins vers d'autres pays qu'après avoir fourni 100 millions de doses à la population locale, a rapporté la semaine dernière le quotidien britannique The Guardian, citant des sources gouvernementales.

En représailles, la Commission européenne a publié vendredi dernier le contrat avec AstraZeneca et a entre-temps lancé une mesure de transparence pour réglementer les exportations des vaccins depuis l'union.

Les producteurs des deux autres vaccins autorisés par l'UE ont également annoncé des retards de livraison vers l'UE pour le premier trimestre, ce qui a plongé dans le désarroi la campagne vaccinale européenne, déjà en retard par rapport au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Tout vaccin contre le nouveau coronavirus est le bienvenu dans l'UE, car le bloc est confronté à des difficultés de livraison, a déclaré mardi la chancelière allemande Angela Merkel, évoquant les vaccins russe et chinois.

A ce jour, 237 candidats vaccins sont toujours en cours de développement à travers le monde - dont 63 en phase d'essais cliniques - dans des pays comme l'Allemagne, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, selon des informations publiées le 29 janvier par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

010020070770000000000000011107421397184301