BEIJING, 5 janvier (Xinhua) -- Le traité d'investissement entre la Chine et l'Union européenne permettra aux investisseurs étrangers de ne plus être traités de manière discriminatoire sur le marché chinois, changera l'asymétrie en matière de niveau d'ouverture entre les deux côtés et réduira l'imprévisibilité des investissements, a déclaré lundi Christine Miles, conseillère du commerce extérieur du gouvernement français et avocate, à l'occasion d'une interview avec Xinhua (Chine nouvelle).

"Ce traité a fait l'objet d'une négociation de sept ans, et il est vraiment attendu par toutes les parties prenantes de la négociation. Je pense que les principes affichés dans cet accord vont vraiment dans un bon sens d'une libéralisation des relations d'investissement entre la Chine et l'Europe", a-t-elle affirmé.

Les dirigeants chinois et européens ont déclaré conjointement que la négociation du traité d'investissement Chine-UE s'est conclue le 30 décembre dernier. Le processus de négociation avait démarré en 2013, et a passé 35 cycles avant sa conclusion.

Le traité comprend les engagements concernant l'accès au marché, la transparence des subventions, le transfert des technologies, l'écologie et les droits des travailleurs, etc. Il s'agit d'un traité de niveau plus élevé, bénéfique réciproquement, et couvrant les procédures précoces et postérieures d'investissement étranger.

Les raisons pour lesquelles les investisseurs européens ont connu des difficultés en Chine, selon Mme Miles, c'est premièrement parce qu'ils n'ont pas reçu les mêmes traitements que les investisseurs chinois. Et deuxièmement, parce que la façon d'appliquer les lois et les politiques se diffère entre les provinces chinoises, rendant les choses imprévisibles pour les investisseurs.

Elle a indiqué que ce traité pourrait adresser ces questions dans une certaine mesure, et qu'il permettrait aux investisseurs européens de ne plus devoir créer de joint-venture dans certains secteurs. Les entreprises dans les secteurs dont l'industrie manufacturière, l'automobile électrique, l'informatique en nuage, la santé et l'écologie bénéficieraient le plus de ce traité.

Dans le contexte actuel de la pandémie de COVID-19 et compte tenu des tensions entre la Chine et les Etats-Unis, c'est une bonne nouvelle de voir que la Chine n'a pas fermé sa porte au monde, ni à l'Europe, et que les deux parties ont poursuivi les discussions, selon Mme Miles.

De nos jours, les pays sont interdépendants. A l'instar de la coopération sur la crise sanitaire, les pays et régions ont continué à unir leurs efforts pour surmonter les difficultés. Cela en est de même pour le domaine économique, a-t-elle poursuivi.

Mme Miles a mis l'accent sur le rôle important de l'économie numérique, et l'a qualifié de domaine que la plupart des entreprises ne peuvent pas éviter, et ni les gens dans leurs vies quotidiennes. Les nouvelles technologies ont apporté de nouvelles formes d'entreprises, exigeant une législation pour réglementer leur développement.

Selon les données du ministère chinois du Commerce, la Chine est le plus grand partenaire de l'UE, tandis que l'UE est le deuxième plus grand partenaire de la Chine, avec un volume d'investissement bilatéral actuel cumulé dépassant 200 milliards de dollars.