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Le patron du PNUD appelle les pays à travailler avec la nature et non contre (INTERVIEW)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2020-12-16 à 21:39

NEW YORK (Nations Unies), 16 décembre (Xinhua) -- "De mémoire d'homme, aucune année n'aura autant mis en évidence la nécessité de repenser notre façon d'avancer", a confié dans un entretien exclusif récemment accordé à Xinhua l'administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner.

Pour la première fois depuis sa création en 1990, l'Indice de développement humain (IDH) "reflète un recul du progrès", s'inquiète-t-il. "De ce point de vue, 2020 constitue un revers majeur", lequel a été vécu par "des centaines de millions de personnes" et ce que reflètent bien les indicateurs économiques.

Le PNUD a publié mardi la 30e édition de son Rapport sur le développement humain (RDH), lequel illustre parfaitement les propos de M. Steiner avec des données montrant que plus de 50 Etats sont sortis du groupe des pays à développement humain très élevé.

Cette chute est mise en lumière cette année par le tout nouvel indice de l'agence onusienne : l'Indice de développement humain ajusté aux pressions exercées sur la planète (IDHP). Outre les paramètres usuels (santé, éducation, niveau de vie, etc.), il inclut désormais les émissions de CO2 et l'empreinte matières par habitant.

Devant les énormes pressions que font peser la pandémie de nouveau coronavirus, le changement climatique et les catastrophes naturelles, tous les signaux sont au rouge. Aussi est-il temps de choisir d'emprunter une voie vers le développement humain plus sûre et plus juste, exhorte le rapport.

Au delà des statistiques sur ces reculs socio-économiques, ce que le COVID-19 a mis en évidence, c'est une "vulnérabilité extrême", juge M. Steiner. "Chaque pays doit réfléchir aujourd'hui sur ce que le progrès doit réellement signifier". Pour lui, à l'avenir, il faudra "travailler avec la nature et non contre, tout en transformant les normes sociales, les valeurs, les stimulus gouvernementaux et financiers".

Achim Steiner cite le RDH 2020 selon qui les pays les plus pauvres connaîtront d'ici 2100 jusqu'à 100 jours ou plus par an d'événements météo extrêmes en raison du changement climatique. Si l'Accord de Paris était pleinement mis en oeuvre, ce nombre pourrait être réduit de moitié.

Pour retrouver le chemin du progrès, il faudra faire de meilleurs choix et cesser les subventions qui brident les nouvelles technologies et l'innovation, dit-il en appelant à un plus grand rôle de la science dans les politiques publiques.

"C'est un instant générationnel", assure-t-il. "Les choix que nous faisons aujourd'hui au milieu de cette crise (pandémique) peuvent soit nous enfermer dans (...) un scénario où nous aurons plus d'un milliard de gens vivant dans une extrême pauvreté d'ici 2030, soit être dans une situation totalement différente".

Pour l'administrateur du PNUD, cette crise, comme toutes les autres, constitue une "opportunité", celle "de se réorienter et de repenser".

En cette ère du COVID-19, les gens ont pu voir deux exemples de la façon dont la technologie et l'innovation "ont joué un rôle absolument central en sortant des gens de cette chute libre économique et de la crise sanitaire", selon lui.

M. Steiner dit espérer que le RDH 2020 "incarne ce désir de longue date de trouver une meilleure façon de penser au progrès". Et d'appeler "la communauté internationale à agir ensemble".

 
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Le patron du PNUD appelle les pays à travailler avec la nature et non contre (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com | Publié le 2020-12-16 à 21:39

NEW YORK (Nations Unies), 16 décembre (Xinhua) -- "De mémoire d'homme, aucune année n'aura autant mis en évidence la nécessité de repenser notre façon d'avancer", a confié dans un entretien exclusif récemment accordé à Xinhua l'administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner.

Pour la première fois depuis sa création en 1990, l'Indice de développement humain (IDH) "reflète un recul du progrès", s'inquiète-t-il. "De ce point de vue, 2020 constitue un revers majeur", lequel a été vécu par "des centaines de millions de personnes" et ce que reflètent bien les indicateurs économiques.

Le PNUD a publié mardi la 30e édition de son Rapport sur le développement humain (RDH), lequel illustre parfaitement les propos de M. Steiner avec des données montrant que plus de 50 Etats sont sortis du groupe des pays à développement humain très élevé.

Cette chute est mise en lumière cette année par le tout nouvel indice de l'agence onusienne : l'Indice de développement humain ajusté aux pressions exercées sur la planète (IDHP). Outre les paramètres usuels (santé, éducation, niveau de vie, etc.), il inclut désormais les émissions de CO2 et l'empreinte matières par habitant.

Devant les énormes pressions que font peser la pandémie de nouveau coronavirus, le changement climatique et les catastrophes naturelles, tous les signaux sont au rouge. Aussi est-il temps de choisir d'emprunter une voie vers le développement humain plus sûre et plus juste, exhorte le rapport.

Au delà des statistiques sur ces reculs socio-économiques, ce que le COVID-19 a mis en évidence, c'est une "vulnérabilité extrême", juge M. Steiner. "Chaque pays doit réfléchir aujourd'hui sur ce que le progrès doit réellement signifier". Pour lui, à l'avenir, il faudra "travailler avec la nature et non contre, tout en transformant les normes sociales, les valeurs, les stimulus gouvernementaux et financiers".

Achim Steiner cite le RDH 2020 selon qui les pays les plus pauvres connaîtront d'ici 2100 jusqu'à 100 jours ou plus par an d'événements météo extrêmes en raison du changement climatique. Si l'Accord de Paris était pleinement mis en oeuvre, ce nombre pourrait être réduit de moitié.

Pour retrouver le chemin du progrès, il faudra faire de meilleurs choix et cesser les subventions qui brident les nouvelles technologies et l'innovation, dit-il en appelant à un plus grand rôle de la science dans les politiques publiques.

"C'est un instant générationnel", assure-t-il. "Les choix que nous faisons aujourd'hui au milieu de cette crise (pandémique) peuvent soit nous enfermer dans (...) un scénario où nous aurons plus d'un milliard de gens vivant dans une extrême pauvreté d'ici 2030, soit être dans une situation totalement différente".

Pour l'administrateur du PNUD, cette crise, comme toutes les autres, constitue une "opportunité", celle "de se réorienter et de repenser".

En cette ère du COVID-19, les gens ont pu voir deux exemples de la façon dont la technologie et l'innovation "ont joué un rôle absolument central en sortant des gens de cette chute libre économique et de la crise sanitaire", selon lui.

M. Steiner dit espérer que le RDH 2020 "incarne ce désir de longue date de trouver une meilleure façon de penser au progrès". Et d'appeler "la communauté internationale à agir ensemble".

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